Au moment des grands froids, les gouvernements lancent des plans d’urgence pour les sans-abri, ouvrant des centres d’hébergement. Mais dès que le thermomètre remonte, on supprime ces dispositifs. Avec la canicule cette gestion saisonnière de la misère fait encore plus de victimes.

Les associations comme le Collectif des morts de la rue, qui recense les décès de SDF, expliquent que l’été n’est pas moins meurtrier que l’hiver, au contraire.

Environ 143 décès ont été recensés de juin à septembre 2014, contre 124 durant les mois de grand froid. Les températures de ce mois de juillet 2015 annoncent un été encore plus dévastateur. Pour ceux qui sont à la rue, les recommandations des autorités sanitaires du genre « hydratez-vous régulièrement » sont dérisoires.

Car les sans-abri n’ont aucun moyen de reprendre leur souffle, de se reposer et après une pleine journée d’exposition au soleil, la nuit n’offre aucun répit. L’été, de nombreux centres d’hébergement sont fermés et plus de 70 % des appels au 115 n’aboutissent pas. Beaucoup de sans-abri meurent d’hyperthermie et de déshydratation. Les urgentistes sont débordés et le plan canicule, déjà bien insuffisant, ne concerne que les personnes âgées ou malades mais pas les sans-abris. Et comme il n’y a jamais de limite à l’inhumanité, certains maires, comme celui du quatrième arrondissement, vont jusqu’à fermer les fontaines d’eau publiques pour éviter les attroupements.

Alors comme le disent les responsables d’associations « qu’il fasse chaud ou froid, c’est la misère qui tue »