Un rapport remis au gouvernement propose de mettre fin aux « bulletins de paye à rallonge ». Cette simplification pourrait entrer en vigueur dès janvier 2016 et devenir obligatoire dès janvier 2018. Au lieu d’une quarantaine de lignes, les fiches de paye n’en comporteraient plus qu’une quinzaine.

L’auteur de ce rapport est dirigeant de Solvay, multinationale de la chimie. Ce représentant du patronat dit vouloir simplifier les bulletins de salaire dans un souci de pédagogie.

Les salariés y verront-ils plus clair ? Rien n’est moins sûr. Car la logique de ce patron auteur du rapport se borne à mettre en évidence ce qui intéresse les siens. Cette simplification vise à diminuer les frais des services comptabilité. Autre aspect : son rapport propose de faire apparaître sur le bulletin le montant du salaire brut et de mettre en évidence les cotisations des employeurs, dans le but de montrer, une fois encore, combien un salarié « coûte cher » à l’entreprise. Par contre, il n’envisage nullement de préciser combien le travail des salariés rapporte aux actionnaires.

Une précision qui mettrait en évidence qu’il y a largement de quoi augmenter les salaires qui sont bien inférieurs à la valeur produite par les salariés.