Biscuits LU – Château-Thierry : un plan de plus contre les travailleurs29/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2452.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Biscuits LU – Château-Thierry : un plan de plus contre les travailleurs

Mondelez International, groupe américain dans l’agroalimentaire, propriétaire des Biscuits LU depuis 2007, a lancé un plan de restructuration de 2,5 milliards d’euros de 2014 à 2018. Ce plan annonce que « les réductions des frais généraux seront faites grâce à une baisse des effectifs et d’autres coûts non liés au personnel ».

Il a été élaboré pour éviter le départ des actionnaires vers d’autres groupes annonçant des profits plus alléchants. En effet, en 2013, les profits du groupe Mondelez International étaient de 12 % inférieurs à ceux des groupes concurrents. La direction générale a fait largement connaître à l’aide d’une campagne de communication à l’échelle internationale sa volonté de les faire passer à 16 % d’ici 2016. Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Le nouveau directeur, arrivé en mai 2014, s’est annoncé au personnel en des termes ne laissant aucun doute quant aux décisions qu’il allait prendre : « On n’est pas là pour rire. »

À l’usine de Château-Thierry comme partout ailleurs dans le groupe, les départs à la retraite ne sont plus remplacés depuis près de dix ans et les effectifs sont en chute libre. La nouvelle direction a licencié les salariés en congé longue maladie en proposant des aménagements financiers. Pour faire face aux commandes, elle a recours systématiquement au travail intérimaire et généralise la précarité de l’emploi. Aujourd’hui, plus de 20 % du personnel est constitué d’intérimaires avec des contrats courts allant jusqu’à une demi-journée. Les rythmes de travail se sont accélérés, chaque travailleur doit être opérationnel sur deux, voire trois machines. Au conditionnement des paquets de gâteaux, le nombre de gestes est passé de 27 000 à 33 000 sur une journée de travail.

Les accidents de travail s’accumulent parce que le matériel n’est plus entretenu ou si peu. Il s’agit de faire des économies au-delà des réductions d’effectifs. La dernière en date a porté sur la température de l’eau. En la diminuant de quelques degrés, les économies de fuel ont satisfait la direction mais ont augmenté la pénibilité du nettoyage des matériels.

Cette politique du groupe Mondelez International organisant la dégradation programmée des conditions de travail n’a pas du tout alerté le gouvernement. Bien au contraire, le groupe a touché 4,2 millions d’euros de CICE (Crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi) en 2014.

La grande majorité des travailleurs est bien consciente de cette politique et réagit par des arrêts de travail à chaque accident. Contestant autant que faire se peut les modifications de dernière minute des emplois du temps que la direction veut imposer, un atelier arrive à la faire reculer.

« Ce n’est pas celui qui fait la moisson qui mange la galette », dit-on. Les travailleurs savent que la galette est grosse chez Mondelez International. Il n’y a aucune raison qu’ils payent les conséquences de la concurrence que se livrent les grands groupes de l’agroalimentaire.

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