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Dans le monde
Grèce : nouveau plan d’austérité, Tsipras s’exécute
Tranche par tranche, les mesures imposées à la Grèce par les institutions européennes doivent être votées au Parlement d’Athènes et entrer en vigueur.
Dès lundi 20 juillet, le taux de TVA est passé de 13 % à 23 % dans la restauration, pour certaines viandes comme le bœuf et pour une série de produits (hygiène, aliments autres que produits frais, etc.). En tout, treize catégories de produits ou de services verront leur prix augmenter, sauf les médicaments et les livres.
Le 22 juillet, c’était au tour de la directive relative au redressement des banques et à la refonte du Code de procédure civile pour « accélérer les procédures judiciaires et réduire les coûts dans ce domaine ». C’est une véritable provocation et une grave menace pour la population, puisque certaines de ces procédures pourront accélérer les expulsions de ceux qui ne peuvent pas payer leurs dettes.
Il est difficile de chiffrer l’impact de ces premières mesures sur le budget des salariés grecs, mais quelques dizaines de centimes sur de nombreux produits de consommation courante peuvent faire la différence entre la gêne et la pauvreté. Le smic est à 580 euros mensuels, mais les salaires réels, limités par des temps partiels et les pressions des patrons, sont souvent inférieurs. L’indemnité de chômage se monte à 350 euros mensuels, pendant un an maximum. La retraite est en moyenne de 713 euros, mais ce n’est qu’une moyenne et, en raison du chômage qui touche un quart de la population et plus d’un jeune sur deux, plus de la moitié des familles vivent de la seule pension d’un de leurs membres.
Ce que la presse qualifie de « normalisation économique » se traduit par l’aggravation des pressions financières sur la population. Les experts de l’ex-Troïka (le FMI, la Banque centrale européenne et la Commission européenne) sont de retour à Athènes pour surveiller l’application de ce plan, dont une grande partie de ceux qui l’ont concocté, y compris le FMI, reconnaissent cependant qu’il est intenable.
L’avenir dira quelle réponse la population donnera à ces nouvelles attaques. Si, pour le moment, la confusion ou l’amertume se font sentir et si les manifestations de protestation restent limitées, les occasions de discuter et de réagir face aux attaques ne manquent pas. Les travailleurs grecs ont déjà montré qu’ils savaient s’organiser dans des quartiers pour résister à des expulsions, à des coupures d’électricité, ou dans des entreprises pour s’opposer à des licenciements ou réclamer leur salaire. Les mesures actuelles ou à venir peuvent être des déclencheurs de réactions collectives.
Ce terrain-là, c’est celui des travailleurs, celui où ils peuvent tisser des liens et agir collectivement. C’est celui où ils peuvent marquer des points, se faire respecter et craindre de ceux qui veulent les écraser.