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États-Unis : Des prisons gênantes
Aux États-Unis, dans le contexte des émeutes qui ont eu lieu après les meurtres racistes de ces dernières semaines, Barack Obama annonce un projet de réforme pénale dont il dit par avance qu’elle ne suffira pas à mettre fin à une injustice flagrante : le fait que la communauté afro-américaine est, en proportion, la plus condamnée. Un Noir sur 35 est en prison. Pour les Blancs ce chiffre est de un sur 214. Dans les prisons des États-Unis, qui concentrent le quart de la population carcérale mondiale, Noirs et hispaniques représentent 60 % des 2,2 millions de détenus.
La réforme pénale envisagée adoucirait les peines pour recel de crack et réduirait le temps de détention. Une des raisons de l’explosion du nombre des incarcérations est l’aggravation des peines – cela va jusqu’à la perpétuité – encourues pour recel de crack. Or le crack, une des moins chères des drogues dures, touche les couches les plus pauvres de la population.
Les motivations d’Obama n’ont rien à voir avec le sort des classes populaires de la communauté noire. D’ailleurs, il lui faut beaucoup de culot pour feindre de découvrir le problème des prisons bondées et la discrimination violente subie par les jeunes Noirs américains. En revanche, son projet pourrait permettre de réaliser des économies sur le budget des prisons, qui s’élève chaque année à 80 milliards de dollars.