Traque des migrants : des cheminots indignés24/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2447.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Traque des migrants : des cheminots indignés

Le gouvernement français continue de faire la chasse aux migrants qui tentent de passer la frontière avec l’Italie, dans le but de les renvoyer immédiatement du côté italien. Dans les trains Vintimille-Nice, en particulier, les contrôles au faciès sont systématiques, et les migrants ainsi repérés sont descendus des trains par les forces de l’ordre. Des cheminots indignés dénoncent cette situation, mais aussi la passivité, voire la complicité, de la SNCF.

La gare de Menton-Garavan est la première gare après la frontière italienne, située à 1 km de celle-ci. L’arrêt à cette petite gare, qui ne devrait durer que 3 minutes, a été porté à 6 minutes par la SNCF pour permettre aux CRS et à la police des frontières de faire leur sale travail. Plus généralement, la grille horaire des trains a été modifiée dans toute la région pour absorber les retards pris par les trains en provenance d’Italie. La police a aussi réquisitionné les locaux se trouvant au-dessus des guichets de la gare.

Certains migrants ayant réussi à passer à travers les mailles du filet à Menton sont arrêtés à la gare de Nice-Ville. Ils sont alors rassemblés sur le quai principal, « encerclés par des gère-files de la SNCF, à la vue des autres passagers, sans que la SNCF ne daigne mettre à leur disposition de quoi boire et manger », raconte une cheminote. Une situation d’autant plus scandaleuse que nombre d’entre eux ont payé leur billet de train.

Gilbert Garrel, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, s’indigne de ces pratiques dans une lettre ouverte à Guillaume Pepy, président de la SNCF. Rappelant que les dirigeants de la SNCF ont récemment présenté leurs excuses pour la participation de celle-ci à la déportation de Juifs sur ordre du gouvernement de Vichy, il pose la question : « Alors, Monsieur le Président, dans quelques années, un de vos successeurs va-t-il présenter ses excuses sur le sol africain ? »

La seule attitude digne et humaine serait effectivement de ne pas entraver la liberté de circuler des migrants et même de leur porter assistance.

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