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RATP : grève à la régulation des bus
Les 18 et 19 juin, les régulateurs et superviseurs du CRIV (centre de régulation et d’information voyageurs) étaient quasiment tous en grève. Ils ont dénoncé la charge de travail qui les pousse au burn-out, avec une multiplication des accidents de travail pour stress depuis qu’ils ont été regroupés sur Romainville. En effet, la direction a réorganisé la régulation en retirant les régulateurs des lignes de bus, des divers terminus et dépôts. Au passage 250 postes de régulateurs ont disparu, réduisant leur effectif à 300.
Ils se retrouvent maintenant avec 4 à 6 lignes à réguler la journée, et 19 lignes le soir. Les superviseurs censés « superviser » le tout se retrouvent aussi dépassés par la quantité de lignes et de problèmes. D’autant que la direction a réduit les formations et qu’ils régulent des secteurs et lignes qu’ils ne connaissent pas. Les grévistes ont aussi dénoncé les temps de parcours insuffisants que la direction planifie sur les lignes de bus, entraînant des retards permanents de plus en plus difficiles à gérer.
Le résultat pour les usagers est qu’ils attendent plus longtemps aux arrêts, que la régularité est dégradée, avec des bus qui se suivent, des bus mis en trajet partiel au dernier moment, et des trous atteignant 20 à 30 minutes dans la fréquence de passage.
Dans les dépôts de bus, les machinistes ont beaucoup discuté de cette grève. Certains ont affiché une hostilité envers les régulateurs, qui ordonnent les départs et manœuvres des machinistes sur ligne, et envoient parfois des rapports si les machinistes ne partent pas à l’heure pour avoir pris leur pause par exemple. Mais d’autres ont défendu l’idée de se battre ensemble face aux attaques de la direction qui est seule responsable de tous les problèmes de manque d’effectifs, à la régulation comme dans les dépôts de bus ou à la maintenance.
Des machinistes en grève se sont ainsi déplacés à Romainville, y compris plusieurs chefs de ligne venant de leurs dépôts, et ont pris part aux assemblées générales des grévistes. Les échanges et discussions avec les régulateurs, contents de ce soutien, ont été nombreux.
L’intersyndicale regroupant tous les syndicats du CRIV revendiquait 62 postes en plus et une remise à niveau des temps de parcours. La direction a annoncé son accord pour 23 postes temporairement, le temps de passer les difficultés et formations, et seulement trois postes en plus de façon définitive.
Cela est loin du compte, et la lutte pour instaurer des conditions de travail correctes tant des régulateurs que des machinistes ne fait que commencer. Dans cette perspective le succès de ces deux journées est un encouragement.