Pénurie de vaccins pédiatriques : et contre le profit ?17/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2446.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pénurie de vaccins pédiatriques : et contre le profit ?

Depuis plusieurs mois, les pharmacies connaissent une pénurie de deux types de vaccins pédiatriques : ceux qui protègent contre quatre maladies (diphtérie, tétanos, poliomyélite et coqueluche), et d’autres qui protègent en plus contre certaines méningites. Les deux laboratoires qui ont le monopole mondial de la production, GlaxoSmithKline (GSK) et Sanofi-Pasteur, invoquent des problèmes techniques et une augmentation de la demande, la vaccination étant recommandée par 17 pays supplémentaires suite à une épidémie de coqueluche en 2012-2013.

GSK propose opportunément en remplacement un troisième type de vaccin, qui protège en plus contre l’hépatite B. Le problème est son coût : 39,04 euros la dose, au lieu de 14,06 et 26,33 euros pour les deux vaccins manquants.

Mettant à profit ce dysfonctionnement, une campagne lancée par des opposants à la vaccination a rencontré un certain succès sur Internet. Jouant sur la défiance vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques et leur soif de profit, ainsi que sur la crainte d’effets secondaires, cette campagne et ceux qui sont à son initiative mettent en avant des idées parmi les plus rétrogrades.

Pourtant, le problème n’est pas cette prétendue nocivité de la vaccination, mais les agissements des trusts pharmaceutiques, qui accumulent des profits énormes, allant jusqu’à spéculer sur la pénurie, voire l’organiser, pour accroître leurs marges.

Pour que le progrès médical bénéficie à toute l’humanité, il reste à vacciner la société contre une autre maladie : la recherche du profit.

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