Noir et révolté, 43 ans de prison17/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2446.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Noir et révolté, 43 ans de prison

L’État de Louisiane s’acharne sur un homme qui a déjà passé 43 années de sa vie en prison à l’isolement, ne sortant de sa cellule qu’une heure sur 24 heures, trois jours par semaine !

Il s’agit d’Albert Woodfox qui a été accusé avec deux autres de ses camarades, Robert King et Herman Wallace, d’avoir tué en 1972 un gardien de la prison de Louisiane où ils étaient détenus pour vol à main armée. Ils ont toujours nié avoir tué le gardien. Mais non seulement ils étaient Noirs et ne se laissaient pas faire, mais ils avaient rejoint en prison les Black Panthers, les Panthères noires, cette organisation radicale d’autodéfense des Noirs que l’État américain s’acharnait alors à détruire. Un procès raciste et truqué les a condamnés à vie.

Après avoir passé 29 ans à l’isolement, Robert King a finalement été libéré en 2001, le jugement le condamnant ayant été cassé.

Après 40 ans de prison à l’isolement, Herman Wallace a fini par être libéré, après une campagne d’Amnesty international, le 1er octobre 2013. Il avait 71 ans et était atteint d’un cancer du foie. Mais le 2 octobre, il était à nouveau inculpé pour le même crime à la demande de l’État de Louisiane et il mourait le 4 octobre 2013.

Enfin lundi 8 juin 2015, le juge avait décidé la remise en liberté d’Albert Woodfox. Mais l’État de Louisiane a fait appel de cette décision et obtenu qu’il reste en prison jusqu’à... son procès. Il a pourtant déjà été jugé deux fois et les deux jugements ont été cassés. À peine les jugements cassés, Woodfox est à nouveau inculpé et il doit maintenant attendre (toujours à l’isolement) un troisième procès ! Les preuves à décharge ont été détruites depuis le début et les témoins ont disparu au fil des ans. Quant à la veuve du gardien, elle a beau dire qu’elle ne croyait pas à leur culpabilité, elle n’est pas entendue.

Toute la barbarie de la « grande démocratie » américaine est illustrée dans cet acharnement raciste abject des autorités et la haine qu’elles ont des opprimés qui se révoltent. Malgré la torture qu’on lui a fait subir, Albert Woodfox a affirmé : « La cause que j’ai défendue hier et aujourd’hui est noble. C’est pourquoi ils ne me briseront pas. Ils peuvent me courber un peu, me faire beaucoup de mal, ils peuvent même prendre ma vie. Mais ils ne pourront jamais me briser. »

Albert Woodfox doit être libéré immédiatement !

 

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