Nexter – Bourges : coup de colère17/06/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/06/Nexter_p13.jpg.420x236_q85_box-2%2C0%2C4894%2C2752_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nexter – Bourges : coup de colère

Lundi 8 juin, les employés de l’usine Nexter, de La Chapelle près de Bourges, débrayaient à l’appel de la CGT et se rassemblaient devant la porte principale. Les chariots élévateurs fermaient l’entrée, et bientôt un grand barbecue était improvisé à la porte. Sur le site de Bourges qui comprend essentiellement des bureaux d’études et une petite partie de fabrication, une centaine d’employés se mobilisaient aussi, défilaient dans les bureaux et bloquaient l’atelier Sud.

Illustration - coup de colère

Depuis avril plusieurs rassemblements de protestation avaient déjà eu lieu contre la politique salariale de la direction de ce fabricant d’armement. Nexter (ex GIAT) a encore plusieurs sites en France, dont deux dans le Cher, à Bourges et La Chapelle.

Malgré la pression, la direction n’a guère augmenté ses propositions. Sa dernière, 0,85 %, a été considérée comme une insulte par les salariés, d’autant plus que Nexter affiche depuis dix ans de beaux bénéfices. Cette année, après l’acquisition de deux sociétés, la direction se vante d’avoir encore une trésorerie égale à plusieurs mois de chiffre d’affaires.

Le dernier jour des négociations, le 8 juin, la CGT a lancé un appel à la grève en reprenant les revendications des salariés de La Chapelle : 3 % pour tous et un supplément de 2,5 % pour les plus bas salaires, au nombre de 82 sur ce site avec moins de 28 000 euros par an.

L’appel a été bien entendu, surtout à La Chapelle, où sur 340 salariés, plus de la moitié sont sortis et ont organisé le blocage du site.

Le lendemain, la mobilisation n’avait pas faibli, au contraire ! Et la direction générale annonçait son intention de reprendre le dialogue. Autour du barbecue installé devant la grille, on pouvait entendre : « De l’argent, il y en a, c’est nous qui l’avons gagné, on veut notre dû ! » Les négociations étaient avancées au jeudi, ce qui était ressenti par tous comme déjà une petite victoire.

Cependant, la direction avait mandaté un huissier et posait comme préalable la levée du blocage. Les chariots étaient enlevés et les sous-traitants pouvaient de nouveau pénétrer sur le site. Mais le barbecue était toujours là, avec une centaine de travailleurs autour, ne voulant pas lâcher le morceau.

Vendredi 12 juin, les assemblées des travailleurs ont rejeté les nouvelles propositions de la direction : 1 % à tous les mensuels, plus 1,2 % pour les bas salaires, mais à condition d’avoir la signature des syndicats. Les 15 et 16 juin, de nouvelles assemblées devaient décider de la suite. En attendant, tous les grévistes étaient fiers d’avoir répliqué au mépris de la direction.

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