Migrants : les dirigeants créent la crise humanitaire17/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2446.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants : les dirigeants créent la crise humanitaire

Avec 100 000 migrants arrivés en Europe par mer, dont 54 000 en Italie, 48 000 en Grèce, et plus de 1 800 qui auraient péri en Méditerranée, l’Europe connaît un afflux soudain de migrants syriens, soudanais, érythréens et somaliens qui fuient la guerre, la misère et les exactions de régimes sanguinaires.

Cette situation est certes nouvelle, mais on n’est ni en Haïti ni au Népal au lendemain d’un tremblement de terre ! Il s’agit, au fond, de gérer la situation de 200 000 réfugiés sur un continent de 500 millions de personnes qui regorge de richesses et dans les capitales les plus riches du monde. Alors si drame humanitaire il y a, il est créé de toutes pièces par la politique des dirigeants européens.

En bloquant les migrants à la frontière italienne, le gouvernement français a provoqué une crise humanitaire à Vintimille. Comme à Calais, un no man’s land s’est créé avec près de 200 femmes et enfants qui errent, sans pouvoir ni reculer, ni avancer. À Paris, en refusant d’ouvrir les hébergements d’urgence qui seraient nécessaires, le gouvernement ne laisse pas d’autre choix aux migrants que de dormir dans des conditions indignes.

Au lieu de chercher une solution européenne coordonnée et solidaire, les principales puissances européennes se battent comme des marchands de tapis pour faire retomber sur le voisin, ce qu’elles considèrent être un « fardeau ». Et, comble de cynisme, c’est l’Italie, la Grèce et Malte, des pays frappés de plein fouet par la crise qui sont censés gérer la situation d’urgence.

Le gouvernement français s’illustre dans cette politique infâme. Non content d’avoir fermé sa frontière aux migrants et de les refouler en Italie, il s’en prend à celle-ci, accusée de ne pas remplir ses obligations, c’est-à-dire de ne pas enregistrer les migrants et de ne pas faire le tri entre les « vrais » et les « faux » réfugiés. Il conteste encore le plan de répartition proposé par Juncker, le président de la commission européenne, refusant d’accueillir les 9 000 réfugiés prévus par celui-ci.

Les dirigeants socialistes aiment dire que « si on ne peut pas accueillir toute la misère du monde », « il faut en prendre sa part ». Aujourd’hui au pouvoir, ils ne veulent même pas prendre la petite part qui leur est allouée. Pour coller à la démagogie anti-immigrés de la droite et du Front national et pour montrer que, comme eux, ils savent, être implacables contre les pauvres, le gouvernement mène une politique honteuse et inhumaine.

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