- Accueil
- Lutte ouvrière n°2446
- Les hôpitaux financiarisés
Dans les entreprises
Les hôpitaux financiarisés
« Les responsables ne voient donc pas qu’on ne peut pas soigner comme ça ? » se demandent bien des travailleurs au vu des aberrations du fonctionnement des hôpitaux publics.
Mais le problème des dirigeants politiques n’est pas celui-là. Ils veulent seulement tenter de gérer un secteur hospitalier de plus en plus livré aux appétits de la finance.
Certes, l’hôpital public n’a jamais représenté un îlot de socialisme dans le système. Simplement, son financement par le biais des budgets publics atténuait ou masquait l’emprise du marché capitaliste. Et si l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris recourait à des emprunts qui lui permettaient d’investir dans les dizaines d’établissements qui la constituaient, son créancier principal était la Caisse des dépôts et consignations, organisme public.
Depuis les années 2000, tous les gouvernements se sont acharnés à détruire les liens réglementaires entre établissements hospitaliers publics et à les mettre en concurrence financière les uns avec les autres et avec les établissements privés. Les hôpitaux ont ainsi dû chercher des prêteurs sur le marché financier. Ils ont fait l’objet de notations de la part des mêmes agences qui notent les États. Ils ont été victimes des mêmes emprunts toxiques que les États. Leurs dirigeants ont investi sans le minimum de planification qu’assurait autrefois l’administration de l’Assistance publique. C’est ainsi que, par l’intermédiaire des budgets des hôpitaux, l’argent de la Sécurité sociale est utilisé à payer des intérêts aux banques.
Lorsqu’il s’est agi de freiner l’endettement avant de risquer la banqueroute, l’État ne s’est pas retourné contre les banques qui, telle Dexia, asphyxient les services publics. En fidèle gérant des intérêts du capital, il a décrété des cures d’austérité successives qui mettent à genoux les hôpitaux publics et surtout leur personnel, les travailleurs. Cela aux dépens des soins pour la population.
Le plan Hirsch est ainsi une tentative de plus d’économiser encore quelques dizaines de millions aux dépens des travailleurs de la santé, pour les offrir directement ou indirectement au capital financier.
Mais la dette des dirigeants de l’AP-HP n’est pas celle des travailleurs et ceux-ci n’ont pas à la payer !