Le Parisien : un magnat du luxe s’achète un journal17/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2446.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Parisien : un magnat du luxe s’achète un journal

Le quotidien Le Parisien et son édition nationale Aujourd’hui en France doivent changer de mains. La famille Amaury, cent-soixante-septième fortune de France, négocie la vente au groupe de luxe LVMH, propriété de Bernard Arnault, classé, lui, première fortune.

Pour les capitalistes, la presse est une marchandise comme une autre. Et du point de vue de la famille Amaury, Le Parisien est devenu moins rentable que l’organisation du Tour de France, dont elle reçoit les retombées via ASO (Amaury sport organisation), tandis que d’autres filières seraient encore plus prometteuses pour elle, comme les paris sportifs en ligne.

Bernard Arnault n’est pas le seul capitaliste à s’intéresser au secteur de la presse. Ainsi, le propriétaire de Free, allié à un homme d’affaires et à un banquier, s’est offert Le Monde, Le Nouvel observateur et Télérama, tandis que son homologue qui contrôle SFR et Numéricâble se payait Libération, L’Express et l’Expansion. Avant Le Parisien, Bernard Arnault avait déjà acheté les journaux économiques Les Échos et Investir, tandis que François Pinault s’offrait Le Point et qu’un dirigeant de l’ancien groupe de presse Hersant prenait le contrôle de Marianne. Quant à Serge Dassault, il a racheté Le Figaro et s’en sert avant tout pour diffuser dans l’opinion la propagande patronale qu’il incarne aussi en étant sénateur UMP.

La liberté de la presse est la liberté, pour un certain nombre de capitalistes, de s’acheter le droit de façonner l’opinion. Et ils ne s’en privent pas.

Partager