Jeux de Bakou : revers de médaille peu reluisant17/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2446.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Jeux de Bakou : revers de médaille peu reluisant

Le Comité olympique européen organise une première édition de Jeux européens du 12 au 28 juin à Bakou, en Azerbaïdjan.

Le choix du pays hôte démontre, s’il en était encore besoin, que les prétendues valeurs olympiques sont avant tout sonnantes et trébuchantes, et qu’elles s’accommodent des régimes bâillonnant toute opposition politique.

L’Azerbaïdjan est tenu d’une main de fer par le clan Aliev, au pouvoir depuis 1993. L’Observatoire des droits de l’homme dénonce une dégradation de la situation des opposants à l’approche des Jeux européens. Le régime veut faire le ménage, semble-t-il, avant les festivités. Ni les dirigeants occidentaux ni les membres du Comité olympique européen ne semblent s’en émouvoir.

Il est vrai que l’Azerbaïdjan est un grand producteur de pétrole et que l’argent peut y couler à flots. Ainsi, en mars dernier, les journalistes ont été invités, tous frais payés, à visiter Bakou. Le régime assure aux sportifs et à leurs délégations qu’ils n’auront rien à payer pendant la compétition.

Les équipements sportifs construits pour l’occasion ont coûté 1,5 milliard de dollars, en fait près de 10 milliards selon un opposant. Les trusts occidentaux se taillent la part du lion dans ces chantiers. British Petroleum, principal groupe pétrolier dans le pays, et Coca Cola sont « partenaires » officiels de la compétition. Total, ­Bouygues, Engie (anciennement GDF-Suez) ont passé eux aussi des contrats avec le régime.

Les sportifs récolteront leur moisson de médailles, quant à Aliev et à son épouse, ils ont déjà leur médaille puisque Sarkozy leur avait remis la Légion d’honneur. Hollande, lors d’un voyage à Bakou, avait décoré une militante des droits de l’homme. Aujourd’hui, elle est en prison et la cérémonie d’ouverture a pu se dérouler le 12 juin en présence du secrétaire d’État aux Sports, envoyé pour accompagner les quelque 250 athlètes français en compétition.

Partager