Deux enfants âgés de 3 ans et de 6 ans ont été retenus plusieurs jours dans la « zone d’attente » de l’aéroport de Roissy. L’une était française et, élevée au Cameroun par sa grand-mère, elle venait rendre visite à sa mère pour les vacances. Les policiers ont suspecté une fraude alors que le livret de famille était produit. L’enfant était noire et venait d’Afrique, cela a suffi à justifier sa rétention.

Quant à l’autre enfant, elle venait de Côte d’Ivoire et a été retenue cinq jours à Roissy parce que son père, lui-même en situation irrégulière, avait produit un faux passeport, voulant sauver sa fille de l’excision.

La France avait été condamnée en 2012 par la Commission européenne des droits de l’homme pour le placement systématique des familles avec enfants en centre de rétention. Cette condamnation avait alors incité le candidat François Hollande, lors de sa campagne pour la présidentielle en 2012, à déclarer solennellement auprès du Réseau d’éducation sans frontière (RESF) : « Je veux prendre l’engagement, si je suis élu à la présidence de la République, de mettre fin dès mai 2012 à la rétention des enfants et donc des familles avec enfants. » Et il avait précisé qu’il mettrait en œuvre une procédure dérogatoire pour éviter aux jeunes enfants cette situation de rétention dans les aéroports. Mais une fois élu, Hollande a vite oublié cette promesse, comme bien d’autres.