Des salariés de Carrefour se sont invités à l’assemblée des actionnaires du numéro 2 mondial de la grande distribution, le 11 juin à Paris.

Du côté actionnaires, il n’y a que d’excellentes nouvelles : d’après Carrefour, « le résultat net se traduit par un bénéfice de 4,44 milliards d’euros » contre 1,8 milliard en 2013.

Immédiatement, les actionnaires vont se répartir 500 millions d’euros en touchant un dividende par action en hausse de 9,6 %. Les familles Arnaud et Moulins, premiers actionnaires de Carrefour, apprécient et ont gracieusement reconduit Plassat, le PDG du groupe, en lui permettant d’augmenter son salaire annuel à 3,7 millions, 250 fois ce que touche une caissière.

Du côté des salariés, c’est au contraire une dégradation générale. L’augmentation des salaires pour 2015 est de 0,5 %, à peine six euros par mois. De plus les vendeurs des rayons multimédia et électroménager voient depuis avril la part variable de leur salaire amputée de plusieurs centaines d’euros par an. Enfin, pour les nouveaux embauchés, Carrefour supprime la prime de vacances et de fin d’année, soit un mois et demi de salaire, pendant les douze premiers mois. Dans les magasins, les effectifs fondent, entraînant une surcharge de travail, souvent insoutenable.

Alors, la grande distribution, c’est surtout celle du profit aux actionnaires. Et ce qu’emmagasinent aujourd’hui les salariés, c’est la colère.