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Dans les entreprises
Bureau en folie à Aubervilliers
Le bureau de poste d’Aubervilliers principal est l’un des plus fréquentés de l’Île-de-France avec 2 000 personnes environ reçues par jour. Les agents sont sous pression toute la journée. Entre les retraits, les mandats, les envois de courrier, de colis et les instances toujours bondées les employés ne savent plus où donner de la tête et sont saturés. La situation est d’autant plus critique que depuis plus d’un an le bureau d’Aubervilliers-Quatre-Chemins a brûlé et n’a pas rouvert et tous les usagers viennent au bureau principal.
Ce n’est pas pour cela qu’il y a plus de moyens ou du personnel supplémentaire. Il est même arrivé que les WC bouchés soient inutilisables et les employés contraints de travailler dans des conditions à la limite du supportable !
Les usagers veulent une réponse immédiate à leurs requêtes alors que les chefs sont dans l’esprit « conquête et développement » prôné par la direction pour 2020 : ils voudraient faire placer à tout prix des produits financiers. Quand on sait qu’Aubervilliers se place en cinquième position au triste palmarès des villes les plus pauvres de France, avec un taux de pauvreté de 40 % et un taux de chômage de 24 %, soit le double de la moyenne nationale, on voit que les objectifs de La Poste n’ont rien à voir avec les besoins des usagers.
Les guichetiers reçoivent des clients fragiles, souvent à découvert, qui attendent impatients les virements du RSA ou des allocations familiales pour payer leurs charges et manger. Et quand ces clients ont des problèmes avec leur livret ou des réclamations, les agents n’ont pas les moyens de s’en occuper. Pour gagner du temps, ils sont astreints à donner des imprimés (changement d’adresse, demandes de relevés de comptes ou de RIB...) à des clients qui souvent ne savent ni lire ni écrire. Souvent cela dégénère et les appels à la police se multiplient pour déloger des usagers hors d’eux car ils se sentent incompris et méprisés. La chaleur rend les conditions de travail encore plus difficiles, voire électriques.
Alors que la situation est explosive et les postiers de plus en plus nombreux en arrêt maladie, la direction de La Poste continue à supprimer des emplois au détriment de la satisfaction des clients et de la santé des agents.
Il y en a assez de cette déshumanisation ! À quand le vent de la révolte ?