Assistance publique-Hôpitaux de Paris : plan d’économies, non c’est non !17/06/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/06/avenue_Victoria_11_juin_2015.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C3264%2C1836_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Assistance publique-Hôpitaux de Paris : plan d’économies, non c’est non !

Après la réussite de la journée de grève et de manifestation du jeudi 11 juin – la troisième après celles des jeudi 21 et 28 mai – la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch a opéré une fois de plus une manœuvre. Dans une correspondance adressée aux syndicats, il a annoncé repousser à plus tard la présentation d’un nouveau projet à négocier. D’ici là, il dit vouloir faire place au « dialogue de proximité » sur « l’organisation du travail », avec « expertise » et « étude d’impact des changements organisationnels envisagés ».

Illustration - plan d’économies, non c’est non !

Constatant l’échec d’une attaque frontale, Hirsch voudrait maintenant attaquer par la bande. Comme cela a déjà commencé dans les hôpitaux, les réunions organisées par les cadres vont tenter de mettre en condition le personnel, à moins que celui-ci ne les transforme en tribunes de dénonciation de la flexibilité visée. Dans l’immédiat, les salariés de l’AP-HP étaient appelés à nouveau par les syndicats à faire grève et à manifester jeudi 18 juin contre la perte de RTT et pour le retrait complet du plan Hirsch, puis jeudi 25 juin, avec ceux des autres hôpitaux publics et privés de tout le pays, pour « l’abandon de toutes les mesures d’économies qui asphyxient les établissements et les services ».

Pendant les deux semaines qui séparaient la deuxième et la troisième journée de grève organisées à l’échelle de toute l’AP-HP, les travailleurs qui restaient mobilisés dans chacun des 38 hôpitaux se sont réunis en assemblées générales, ont fait parler d’eux par des actions coup de poing. Ils se demandaient si le 11 juin ils seraient encore des milliers à se rassembler devant le siège de l’AP-HP, avenue Victoria à Paris. Eh bien oui, arrivant acclamés en cortèges avec leurs banderoles ou en petits groupes avec leurs pancartes portant des slogans, des milliers de manifestants sont encore venus répéter inlassablement : « Non amendable, non négociable, retrait, retrait du plan Hirsch ! » Ceux qui avaient déjà manifesté auparavant repéraient des collègues venant pour la première fois, souvent non syndiqués, un peu surpris eux-mêmes de se retrouver là, animés d’un sentiment d’injustice et aussi d’espoir que Hirsch soit stoppé grâce à la mobilisation.

Comme prévu, le rassemblement est rapidement parti en manifestation, plus nombreuse que le 28 mai, dynamique, avec beaucoup de slogans, visiblement inter-catégorielle, avec le personnel technique en bleu, les kinésithérapeutes, les techniciens de laboratoire, les aides-soignantes et infirmières en blanc ou en couleur, tandis que les administratifs se fondaient parmi ceux qui étaient venus en tenue de ville. En chemin, des manifestants distribuaient des tracts destinés à la population, rencontrant des réactions de sympathie, notamment d’autres travailleurs aux fenêtres ou sur leur chantier : « Ce sont les hôpitaux, ils ont raison ! ».

Cette fois, les hôpitaux psychiatriques d’Ile-de-France apparaissaient aussi dans la manifestation. En effet, le regroupement des cinq hôpitaux s’occupant des patients habitant Paris, dont l’hôpital Sainte-Anne, s’accompagne d’une remise en cause par la direction des accords locaux de RTT, dans le même esprit qu’à l’AP-HP.

De retour dans leurs hôpitaux, les participants à la manifestation ont raconté avec enthousiasme à leurs collègues ces moments de liberté et de contestation vécus ensemble, donnant envie aux autres d’en être la prochaine fois. De toute façon, l’état d’esprit reste déterminé à exiger le retrait pur et simple du plan Hirsch.

Pendant ce temps, au ministère et au gouvernement, les décideurs se demandent comment faire entrer par la fenêtre le plan qu’ils n’ont pas réussi à faire entrer par la porte. Mais ils n’en ont pas fini avec la colère des hospitaliers.

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