Un an après la prise de Mossoul par Daech : la population dans une situation catastrophique10/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2445.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Un an après la prise de Mossoul par Daech : la population dans une situation catastrophique

Il y a un an, le 10 juin 2014, l’organisation État islamique, Daech en arabe, s’emparait de Mossoul, chef-lieu de la province de Ninive, dans le nord de l’Irak.

La ville comptait alors deux millions d’habitants. L’offensive des milices de Daech provoqua la fuite de près de la moitié de la population vers des camps de réfugiés de l’intérieur. À Mossoul, comme dans toutes les zones conquises, l’organisation État islamique mit en place un système moyenâgeux, transformant la vie des habitants qui étaient restés en un enfer : décapitations en public, lapidations ou crucifixions, pour tous ceux n’ayant pas respecté la charia, interdiction de l’alcool, de la musique, de la danse, du sport, contrôle de tout, des programmes scolaires à la tenue vestimentaire des habitants. Depuis le 1er juin, le port de la barbe est obligatoire pour les hommes. Pour les femmes, dont le sort est le pire, le port du voile intégral est obligatoire. Une police des mœurs est chargée de vérifier leur tenue. Ne pas porter les gants peut suffire à se faire arrêter. Les habitants ne peuvent plus quitter la ville sans s’engager à y revenir, s’ils désobéissent leur maison peut être saisie. « Dans ma rue, il y a peut-être cinquante maisons. Seule une famille soutient Daech », témoigne un habitant. Et d’ajouter : « Nous avons peur de parler. »

« Les habitants ont peur de Daech, mais aussi de ceux qui viendront libérer Mossoul de Daech », affirmait Salim al-Joubouri, président du Parlement et dignitaire sunnite. Ces derniers mois en effet, les milices chiites sur lesquelles s’appuie le gouvernement irakien ont commis nombre d’exactions, vols, exécutions sommaires et destructions, dans les zones reprises à l’EI.

Dans toute la zone conquise par Daech, en Syrie comme en Irak, depuis son offensive d’il y a un an, la population est ainsi prise en étau entre les différentes bandes armées, dont celle du gouvernement irakien mis en place par les États-Unis, quand elle ne se retrouve pas victime des frappes aériennes lancées par l’impérialisme américain.

Avec ses alliés, dont la France, par ses interventions militaires dans la région, en particulier celle de 2003 qui fut suivie de neuf années d’occupation, il a créé le chaos. Sa politique consistant à attiser, directement ou indirectement, les divisions au sein de la population irakienne, voire à les utiliser pour imposer sa domination, a ouvert la voie aussi bien aux milices prétendant représenter la population sunnite, comme l’EI, qu’à bien d’autres, dont celles prétendant représenter la population chiite. Il a ouvert la boîte de Pandore et ne parvient pas à la refermer... à moins que les monstres qui en sont sortis ne se révèlent être finalement les mieux à même de servir ses intérêts.

Une seule chose est certaine, le sort de la population est le dernier de ses soucis.

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