Sécurité sociale en Seine-Saint-Denis : des économies sur les plus pauvres10/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2445.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale en Seine-Saint-Denis : des économies sur les plus pauvres

La caisse primaire d’assurance-maladie de Seine-Saint-Denis annonce qu’en septembre elle fermera 18 de ses 33 points d’accueil. Dans ce département populaire, il sera encore plus difficile de rencontrer un conseiller. Les files d’attente vont s’allonger, la tension va croître entre assurés et employés, les fermetures temporaires de centres vont se multiplier, et la population se sentira, à juste titre, abandonnée par l’État.

Le directeur de la CPAM ose déclarer : « Mon objectif est de garantir la continuité d’un service qui s’est fortement dégradé ces dernières années. » Oui, le service de la Sécu s’est dégradé, au fil des restructurations et des réformes imposées par la droite ou par la gauche. Mais c’est une dégrada­tion supplémentaire qui s’annonce, contrairement à ce que prétend le directeur.

L’objectif réel, qui est national, est de faire des économies sur la Sécurité sociale. Si l’on peut économiser en Seine-Saint-Denis, quel département sera à l’abri ? L’économie représenterait ici 1,5 million d’euros : moins de locaux à louer, 166 emplois supprimés. 1,5 million, c’est précisément le nombre d’assurés sociaux du département. En carottant un euro par personne, l’État pourra un peu plus exonérer de cotisations les grandes entreprises.

Les syndicats de la Sé­cu­rité sociale contestent cette restructuration, y compris la CFDT qui pourtant applaudit par ailleurs à toutes les prétendues réformes du gouvernement. Même le président PS du département, élections régionales obligent, a manifesté à Bobigny contre cette mesure d’un gouvernement qu’il soutient. Mais pleurer ne fera pas reculer la CPAM et le gouvernement. Seule la lutte des usagers et des employés, à l’échelle nationale, pourra les faire reculer.

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