Retraites : de nouvelles attaques se préparent10/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2445.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : de nouvelles attaques se préparent

Le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR) annonce un avenir sombre pour les retraites, ou plus exactement pour les retraités. Ce n’est pas étonnant.

Depuis sa création, en 2000, par le gouvernement socialiste de Jospin, cet organisme est censé fournir un diagnostic soi-disant objectif, et consensuel, sur l’état du régime des retraites sur le plan financier et sur les mesures à prendre pour le consolider.

Pour évoquer l’avenir possible du système des retraites, le COR bâtit plusieurs scénarios, à partir d’hypothèses sur l’évolution des revenus d’activité et celle du taux de chômage dans les années qui viennent.

Dans son scénario dit central, l’organisme prévoit par exemple que le régime des retraites n’arrivera pas à l’équilibre avant le début des années 2030. Et ce serait à condition que l’âge moyen de départ à la retraite passe à un peu plus de 64 ans à la fin des années 2030, contre 61 ans en 2013.

Tout ça pour en arriver finalement, comme les rapports précédents, à la constatation que, comme l’écrit le journal Les Échos, le déséquilibre financier des régimes de retraite « perdure en dépit des engagements des gouvernements successifs, et alors que la dernière réforme du régime général n’a qu’un an ». Il s’agit en fait de préparer l’opinion et les retraités actuels et futurs à de nouvelles dégradations de leur situation.

Qu’il y ait un problème récurrent de financement des caisses de retraite, c’est une évidence. Et si les rapports successifs du COR montrent quelque chose, c’est que ce n’est pas en reculant encore l’âge de la retraite qu’il peut être résolu.

Ce n’est pas parce que les salariés ne travaillent pas assez longtemps que les caisses sont vides. C’est l’aggravation de la crise économique, l’explosion du chômage, l’appauvrissement d’une fraction de plus en plus grande de la population et les cadeaux du gouvernement ­Hollande-Valls au patronat, sous forme d’exonérations ou de diminutions de cotisations, qui se traduisent par un recul des rentrées de cotisations, et expliquent l’aggravation du déficit des comptes du régime général de la Sécurité sociale. Pour sauver les régimes de retraite, c’est à ceux qui sont responsables de cette situation, au patronat et aux actionnaires des grandes entreprises, qu’il faut s’en prendre : c’est à eux de payer pour les retraites des travailleurs.

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