Plan Valls : encore un pas vers la fin du CDI10/06/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/06/allocation_chomagebis.jpg.420x236_q85_box-0%2C312%2C2394%2C1658_crop_detail.jpg

Leur société

Plan Valls : encore un pas vers la fin du CDI

Mardi 9 juin le Premier ministre Valls a annoncé une nouvelle série de mesures « en faveur de l’emploi » qui sont, comme toujours, autant de cadeaux aux entreprises. La particularité de cette nouvelle série est qu’elle s’adresse aux très petites entreprises (TPE, moins de dix salariés) et petites et moyennes entreprises (PME, moins de 250 salariés).

Illustration - encore un pas  vers la fin du CDI

Les CDD, qui constituent déjà 85 % des embauches, seront désormais renouvelables deux fois, flexibilisant un peu plus le travail. Les seuils sociaux seront gelés trois ans, reculant d’autant les obligations sociales des entreprises qui passent de 10 à 11 salariés ou de 49 à 50. Les accords de maintien de l’emploi, permettant de faire varier horaires et salaires au gré du patron, pourront durer cinq ans au lieu de deux. De plus, un travailleur refusant cette flexibilité, voire cette baisse de salaire, sera désormais licencié selon le droit commun.

Mais l’attaque la plus brutale concerne les indemnités de licenciement. Lorsqu’un tribunal de prud’hommes juge qu’un licenciement est abusif, sans cause réelle et sérieuse selon les termes consacrés, il peut exiger que l’employeur verse des indemnités supplémentaires, excédant les indemnités légales. Le gouvernement vient, comme le demandait le patronat, de plafonner ces indemnités, autrement dit de donner un prix forfaitaire, pas bien élevé, aux licenciements. Cela ne concerne que les entreprises de moins de 250 salariés, mais Valls indique dès maintenant que la question sera posée prochainement pour toutes les autres.

La propagande du gouvernement, relayée par les commentateurs, même les plus critiques, affirme que c’est à partir des TPE et des PME qu’on peut résoudre la question de l’emploi, car elles représentent 50 % des emplois. Mais c’est faux. Non seulement les 243 plus grandes sociétés du pays salarient 30 % des travailleurs, mais surtout elles sont à l’origine du chômage de masse, car ce sont elles qui réduisent les emplois, étranglent les sous-traitants, appauvrissent la population et détruisent le tissu économique. De plus, les groupes capitalistes dictent leur politique au gouvernement, trustent tous les cadeaux, profitent de toutes les commandes et de toutes les mesures. Et, en fait, les mesures antiouvrières du plan Valls pour les TPE-PME non seulement ne créeront aucun emploi, mais aboutiront à un profit supplémentaire dans les coffres des grands trusts. Car toute la société est organisée pour cela.

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