Continental : ceux de Clairoix à la rencontre de leurs camarades d’Aix-la-Chapelle10/06/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/06/continental_page_11.JPG.420x236_q85_box-0%2C459%2C4896%2C3213_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental : ceux de Clairoix à la rencontre de leurs camarades d’Aix-la-Chapelle

Mercredi 3 juin, 150 ex-salariés de l’usine de Continental Clairoix se sont rendus en Allemagne à bord de trois cars pour rencontrer leurs camarades de l’usine Continental d’Aix-la-Chapelle, la plus grande usine de pneus d’Allemagne avec ses 1 800 salariés, afin d’y affirmer l’unité des intérêts des travailleurs par-delà les frontières.

Illustration - ceux de Clairoix à la rencontre de leurs camarades d’Aix-la-Chapelle

Depuis le 5 décembre 2014, les ex-salariés de Clairoix sont mobilisés pour exiger de la direction internationale du groupe l’arrêt de son harcèlement juridique. Alors que le groupe a violé tous ses engagements de reclassement, les travailleurs demandent que le groupe ait au moins la décence de les laisser en paix et abandonne son pourvoi en cassation, suite à sa dernière condamnation devant la cour d’appel d’Amiens.

Et ce qui a exaspéré le plus les travailleurs, c’est la comédie des négociations ouvertes à Francfort le 9 mars entre le comité de lutte et la direction du groupe : après avoir déclaré son accord de principe, la direction a ensuite remis en cause tout ce qu’elle avait dit.

Il est évident que la seule chose que craint cette direction riche à milliards, c’est l’union de tous les travailleurs pour faire front commun pour s’opposer à son arrogance.

Pour la troisième année consécutive, le groupe Continental AG a battu ses records de profits (près de 4 milliards d’euros). Mais il vient d’annoncer de nouveaux licenciements et fermetures en Allemagne : après Dorsfeld, à Salzgitter et enfin le 2 juin à Gifhorn, où il envisage de supprimer la moitié des 1 600 emplois.

C’est de tout cela que les travailleurs de Clairoix, avec un tract en allemand et des autocollants bilingues, sont venus discuter avec leurs camarades d’Aix-la-Chapelle.

Le président du comité d’entreprise d’Aix-la-Chapelle, au nom de son syndicat IG-BCE, avait fait dresser une tente pour servir café et boissons à ceux de Clairoix. Pendant plus de deux heures, il y a eu 800 tracts diffusés et, grâce à des camarades parlant allemand, des dizaines de discussions avec les ouvriers d’Aix-la-Chapelle. Ceux-ci ont expliqué comment eux aussi étaient soumis au chantage à l’emploi. Et c’est ainsi que 2 h 30 par semaine leur ont été retirées, avec la suppression de toutes les pauses payées. Bien sûr, comme en France, la peur du chômage est présente. Mais certains travailleurs ayant une expérience du passé se sont dits bien d’accord qu’il faudrait que les travailleurs se rassemblent, y compris au-delà des frontières. À la question « Que peut-on faire pour vous aider ? », la réponse est venue : « Vous défendre, vous, face aux attaques que vous subissez ! »

La presse et la télévision locales sont venues faire un reportage, de même que FR 3 Picardie. Et le rassemblement s’est terminé dans une ambiance fraternelle, avec un salut de sympathie fait par le représentant du syndicat. Au-delà des conclusions qu’en tirera la direction de Continental, les travailleurs de Clairoix ont tenu à réaffirmer, comme en 2009 à Hanovre, que la solidarité internationale des travailleurs était une réalité et une nécessité dans le combat commun contre les patrons, d’où qu’ils soient.

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