Adrexo – Angers : non à la répression !10/06/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/06/Adrexo_Angers_8page_14.JPG.420x236_q85_box-0%2C375%2C4000%2C2625_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Adrexo – Angers : non à la répression !

Le 8 juin, de 10 heures à midi, un rassemblement a eu lieu devant l’entreprise Adrexo, à Angers, en solidarité avec Catherine Tahai, une militante de la CGT, convoquée à 11 h le même jour pour un entretien préalable à sanction. Militants ouvriers de l’agglomération angevine et travailleurs d’Adrexo venus de Paris, Bordeaux, La Rochelle, ou encore Lorient, se sont retrouvés à une centaine pour défendre leur camarade face aux menaces du patron.

Illustration - non à la répression !

Adrexo emploie 23 000 distributeurs d’imprimés publicitaires sur toute la France, dont 110 à Angers. 95 % sont en contrat à temps partiel, ce qui leur impose de ne travailler parfois que quatre ou sept heures par semaine. Il n’y a pas de quoi boucler les fins de mois ! Le pire est que le travail comptabilisé par le patron comme devant être effectué en quatre heures prend en fait le double de temps, car la préparation des prospectus est longue, et les tournées sont interminables. Du coup, même si les travailleurs touchent officiellement le smic horaire, ils travaillent en fait pour à peu près la moitié. De plus Adrexo ne fournit pas les véhicules : chacun assure donc sa tournée avec sa voiture personnelle, les frais d’usure restant à sa charge.

Cette année, pour augmenter encore les bénéfices des actionnaires, Adrexo a décidé d’un plan de « transformation pour l’avenir », en fait un plan de licenciements. L’entreprise cherche à réaliser 700 départs volontaires, mais n’en a trouvé que 300 : il n’échappe donc à personne qu’Adrexo ne va pas tarder à désigner les 400 volontaires qui manquent. Quant à la transformation prévue d’une bonne part des sites actuels en simples centres de relais, par exemple dans le Maine-et-Loire ceux de Cholet et Saumur, elle risque de se traduire par des licenciements encore plus nombreux.

C’est pour avoir dénoncé tout cela, pour avoir monté un syndicat CGT sur le site d’Angers ainsi que sur huit autres, que Catherine Tahai est dans le collimateur de la direction d’Adrexo. Cette dernière souhaite d’autant plus se débarrasser de la gêneuse, et décapiter la CGT, qu’il y a des élections professionnelles en septembre. Ancienne secrétaire du syndicat des employés municipaux d’Angers, militante connue localement pour sa combativité, Catherine a appris lors de l’entretien les motifs de sa convocation : son « mauvais caractère » et des erreurs professionnelles manifestement fictives, puisque la direction n’a été capable d’en préciser ni le lieu ni le moment ! Elle recevra dans les jours qui viennent la lettre recommandée lui précisant sa sanction.

La presse locale a jusqu’à présent été très discrète sur les abus d’Adrexo, car l’entreprise est pour partie propriété du groupe Ouest-France, qui possède aussi Le Courrier de l’Ouest, le deuxième quotidien de la ville. Mais les travailleurs d’Adrexo ne comptent pas en rester là. « Une heure travaillée, une heure payée », « annulation de toute sanction contre Catherine Tahai » : voilà les revendications qu’ils vont continuer à avancer.

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