Alors que le gouvernement continue de seriner que la croissance revient, et avec elle l’embellie qui ramènera la prospérité pour tous, le patronat voudrait faire reculer la condition ouvrière en imposant des accords de compétitivité. Le dernier en date vient d’être signé à l’usine Michelin de Roanne.

Dorénavant, le site sera ouvert sept jours sur sept. Les salariés seront contraints d’être plus flexibles et de travailler 28 dimanches par an. Les départs à la retraite ne seront pas remplacés et 130 emplois seront supprimés. Tout cela pour rentabiliser l’installation d’une nouvelle chaîne de fabrication de pneus haut de gamme.

Selon la direction de Michelin, ces sacrifices étaient nécessaires pour sauver l’usine de Roanne. Et toute la presse d’applaudir en saluant les salariés qui auraient « choisi » et « accepté » de faire plus d’efforts pour l’emploi ! Plutôt que de choix, quand on vous propose soit de fermer votre usine, soit de travailler le dimanche, il faudrait parler de chantage.

Michelin a réalisé l’an dernier un bénéfice net de plus d’un milliard d’euros. La fortune personnelle de la famille Michelin a plus que doublé, à 1,2 milliard, et tous les béni-oui-oui du patronat trouvent normal que Michelin impose des efforts supplémentaires aux ouvriers ! Alors, n’en doutons pas, quand bien même il y aurait une véritable reprise, le grand patronat n’en aura jamais assez et les travailleurs devront encore et toujours lutter contre ce maître-chanteur.