Renault Trucks – Lyon : nouveau plan de licenciements et première réaction20/05/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/05/Rassemblement_Renault_Trucks_11_05_151.jpg.420x236_q85_box-0%2C306%2C3264%2C2142_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Trucks – Lyon : nouveau plan de licenciements et première réaction

Suite à l’annonce d’un deuxième plan de suppression d’emplois en un an et demi, qui concernerait cette fois-ci 591 postes d’ATAM (administratifs, techniciens et agents de maîtrise) et de cadres, les syndicats de Renault Trucks de Vénissieux et Saint-Priest ont appelé à un rassemblement lundi 11 mai, pendant le temps de repas, devant le lieu où se tenait le comité central d’entreprise.

Illustration - nouveau plan de licenciements et première réaction

En 2014, un premier plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) avait déjà conduit à la suppression de 508 postes parmi le personnel Renault Trucks, ainsi qu’au départ de 800 salariés d’entreprises prestataires. Parmi le personnel embauché en CDI, ces suppressions de postes s’étaient faites sous forme de départs en retraite, préretraite et départs volontaires.

Pour ce nouveau plan, la direction elle-même ne le nie pas, il y aura de nombreux licenciements secs. Dans certaines activités, notamment les secteurs commerciaux et la comptabilité, des services complets sont démantelés et vont être fermés ou transférés sur d’autres sites du groupe.

Près de 800 salariés ont participé au rassemblement du 11 mai, venant essentiellement des bureaux, qui sont les secteurs touchés par le plan. Lors de la prise de parole, tous les syndicats ont dénoncé celui-ci. Puis, la salle de réunion étant cadenassée, protégée par des vigiles et inaccessible aux manifestants, trois représentants de la direction en sont sortis pour venir s’expliquer et tenter de justifier les suppressions d’emplois.

Il n’échappe à personne parmi le personnel que l’entreprise se porte bien. Les commandes sont reparties à la hausse depuis le début de l’année 2015. Malgré des provisions importantes pour financer le PSE de l’an dernier ou pour s’acquitter d’une future amende de 400 millions d’euros que les instances européennes pourraient infliger aux constructeurs de camions pour entente illégale, le groupe a quand même fait plusieurs centaines de millions d’euros de bénéfices et distribué encore davantage aux actionnaires, en s’endettant auprès des banques. Aussi, à plusieurs reprises, quand les représentants de la direction ont pris la parole, des huées ont fusé, et des travailleurs se sont exprimés pour contester leurs dires et demander des comptes.

Cette première mobilisation a été un succès, bien que les annonces aient été faites en pleine période des ponts, marquée par de nombreuses absences.

En déplacement à Lyon le jour même, Manuel Valls a affirmé suivre « très attentivement » la situation à Renault Trucks et dit qu’il fallait « trouver une autre solution ». Des propos du même genre ont été tenus aux travailleurs de Mory Ducros ou de PSA Aulnay, et on a pu en mesurer l’efficacité.

Ce n’est sûrement pas sur Valls et Hollande qu’il faudra compter pour faire reculer la direction, mais sur la mobilisation, qu’il faudra poursuivre et amplifier.

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