SNCF région Rhône-Alpes : colère et inquiétude au Fret08/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2436.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF région Rhône-Alpes : colère et inquiétude au Fret

Les discussions dans les sites du Fret SNCF de la région Rhône-Alpes s’animent autour de la perte par la direction d’un très gros client, Danone, qui représente 35 % du chiffre d’affaires national. La SNCF ne devrait plus assurer le transport des bouteilles d’eau entre le site de Danone à Évian-Publier et le triage d’Ambérieu, dans l’Ain.

Depuis 2007, environ 20 % de ce trafic était déjà assuré par ECR, une filiale de la DeutscheBahn, la compagnie ferroviaire allemande. Mais à partir de 2016, c’est l’ensemble de ce trafic qui sera assuré par une entreprise privée, RégioRail, filiale d’Eurorail. Pour Fret SNCF, cela concerne 60 à 80 emplois sur le site d’Annemasse qui devrait fermer, et dans les autres services, dans les bureaux à Lyon par exemple. Et l’inquiétude est d’autant plus grande qu’un second appel d’offres de Danone, pour les transports au-delà d’Ambérieu, a été remporté selon les destinations par Fret SNCF, VFLI (filiale privée de la SNCF) et ECR. Un même convoi transportant le fret de plusieurs clients, cela risque, par effet domino, d’entraîner la perte d’autres trafics.

Partout à la SNCF, aux services Fret, Voyageur, Matériel, les suppressions de postes sont de plus en plus massives. En 2015, elles se chiffrent par centaines sur la région. À chaque réorganisation, la SNCF se veut rassurante en disant qu’il n’y aura pas de licenciements et que chacun retrouvera un travail dans le groupe. Mais à force de supprimer des postes, cela va devenir de plus en plus difficile.

Les travailleurs du Fret sont aussi en colère face aux manœuvres de la SNCF, qui depuis des années répète que l’ouverture à la concurrence est une fatalité voire même une nécessité. Toute cette politique a été faite pour favoriser les entreprises privées, certaines étant elles-mêmes des filiales de la SNCF. Au nom de la concurrence, les patrons du transport, ceux du privé et de la SNCF, s’apprêtent à dégrader les conditions de travail et les salaires de tous les travailleurs du rail, au moment où se négocie la future convention collective du secteur.

Mardi 25 mars un rassemblement a eu lieu devant la direction de la région SNCF à Chambéry à l’appel de la CGT et Sud Rail, avant la tenue d’un comité d’entreprise régional (CER). Près de 200 cheminots s’y sont retrouvés, en même temps que les salariés du CER, inquiets pour leur avenir eux aussi. Face aux suppressions de postes, il n’y a aucune raison d’accepter le chantage de la SNCF.

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