Logements d’urgence (Troyes) : coup d’arrêt aux expulsions08/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2436.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logements d’urgence (Troyes) : coup d’arrêt aux expulsions

Plus de 200 personnes ont manifesté mardi 31 mars à Troyes, dans l’Aube, contre l’annonce par la préfecture de ne plus financer, dès la fin de la « trêve hivernale », les places d’hébergement d’urgence. Ainsi 101 personnes, dont 45 enfants, étaient menacées de devoir quitter l’appartement ou l’hôtel où elles étaient hébergées, sans aucune autre proposition de logement. Les travailleurs sociaux du SIAO, le Service d’accueil et d’orientation qui coordonne les appels au 115 et attribue les logements d’urgence, et les organismes gestionnaires de l’accueil de ces personnes avaient été prévenus de cette décision la semaine précédente.

La manifestation, importante et dynamique, rassemblait quelques familles menacées d’expulsion, des travailleurs sociaux du SIAO et des bénévoles des associations comme les Restos du cœur, le Secours populaire et la Croix-Rouge, ainsi que des enseignants, des militants d’organisations syndicales et politiques, dont Lutte Ouvrière.

Les bénévoles et les travailleurs sociaux ne supportent plus les conséquences dramatiques d’un dispositif déjà saturé, faute de moyens suffisants pour répondre aux besoins. La situation inhumaine dans laquelle l’État jette ces familles soulève l’indignation : elles n’ont d’autre perspective que de se retrouver à la rue avec leurs enfants, et pour certaines sans aucun moyen financier. Ces galères s’ajoutent à celles des deux familles avec enfants toujours à la rue et des trois ménages qui sont sous le coup d’une expulsion locative avec réquisition de la police. Une vingtaine de jeunes ne téléphonent même plus au 115, ayant compris qu’il n’y a pas de place pour eux.

Après une prise de parole sur la place de l’Hôtel-de-Ville de Troyes, le cortège s’est rendu devant la préfecture. Une délégation a été reçue par le directeur de cabinet de la préfète, et a été ovationnée quand, après une heure d’attente, elle a annoncé que tous les résidents continueraient à pouvoir vivre en hôtel ou en appartement. Encore faudrait-il que les financements suivent et soient pérennisés !

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