Fin de la trêve hivernale : un toit pour tous !08/04/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/04/sinistres-hotel-rue-hermel-03-15092009.JPG.420x236_q85_box-0%2C306%2C3264%2C2142_crop_detail.jpg

Leur société

Fin de la trêve hivernale : un toit pour tous !

Le 31 mars sonnait la fin de la trêve hivernale. Pour des milliers de personnes, ça a été le retour de l’angoisse de se voir jeter à la rue du jour au lendemain. Cela concerne aussi les 8 000 sans-domicile-fixe hébergés actuellement dans des centres d’urgence.

Illustration - un toit pour tous !

Interpellée par les associations et les centres d’hébergement, la ministre du Logement, Sylvia Pinel, a prétendu que « personne ne serait à la rue » et que « 2 000 places allaient être pérennisées ». Mais, en attendant que cette promesse soit peut-être tenue, ce qui reste à voir, Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion (Fnars), rappelle la liste des centres qui vont fermer : « 780 places à Paris, 130 au fort de Nogent, 340 en Seine-Saint-Denis, 75 dans le Val-d’Oise, 108 à Troyes, 135 à Montpellier… » Tous ces expulsés vont devoir appeler le 115, parfois toute la journée, pour, s’ils ont de la chance, éviter une nouvelle nuit à la rue. Les travailleurs sociaux du 115 ont d’ailleurs fait une journée de grève symbolique le 1er avril pour protester contre cette incurie des pouvoirs publics. D’autant qu’à ces SDF, privés de logement depuis parfois des années, vont s’ajouter désormais les nouveaux locataires que les propriétaires peuvent expulser à partir du 1er avril.

Combien seront-ils cette année ? Sur 126 000 jugements d’expulsion prononcés en 2013, 13 000 ont abouti à l’expulsion forcée avec recours à la force publique. Mais combien sont partis d’eux-mêmes, ne voulant pas subir l’humiliation des huissiers et de la police, et ont erré de logements précaires en hôtels sordides ? C’est bien l’incapacité à payer les loyers, trop chers en regard des salaires insuffisants, qui explique ces jugements d’expulsion.

Le gouvernement laisse faire et ne tient même pas ses maigres promesses électorales en matière de logement social. En 2012, Hollande avait promis la construction de 150 000 logements sociaux par an, chiffre ridicule par rapport au 1,8 million de ménages en attente d’un HLM. Mais même cet objectif dérisoire n’est toujours pas atteint.

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