Anthony Ray Hinton, Noir américain de 58 ans, vient d’être libéré après vingt-huit ans passés dans les couloirs de la mort en Alabama pour deux crimes qu’il n’avait pas commis, toutes les charges contre lui ayant finalement été abandonnées.

En 1985, suite à deux meurtres de gérants de fast food de Birmingham, il avait été « identifié » sur une série de photos par un témoin, puis condamné avec comme seul autre élément un pistolet retrouvé au domicile de sa mère, du même calibre que celui ayant servi aux crimes. Et cela malgré le fait que ses collègues de travail aient affirmé qu’Anthony travaillait avec eux le jour des meurtres, dans un entrepôt situé à 25 km… et malgré le fait que le procureur soit connu pour ses préjugés raciaux.

Si les faits ont pu être rejugés, c’est que, depuis 1999, une association, l’EJI (Equal Justice Initiative) s’est emparée de son cas et s’est acharnée pendant seize ans. Elle a pu en particulier faire mener une étude balistique qui l’a complètement innocenté. Cette même étude balistique, Anthony n’avait pu la présenter en 1985, n’ayant pas les moyens à l’époque de payer un expert qualifié...

Grâce au travail de militants d’associations, depuis le rétablissement de la peine capitale en 1976, plus de 150 innocents ont pu être extraits de la machine de mort qu’est la justice américaine qui a d’autres sinistres exploits de la même veine à son palmarès.