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Éboueurs de Colomiers : après trois semaines de grève
Après trois semaines de grève pour les salaires et suite à la menace du tribunal administratif d’envoyer la police, les éboueurs de Colomiers ont repris le travail mardi 7 avril. Les sentiments sont partagés : pour certains c’est un échec, pour les autres une demi-victoire.
En 2009, au moment de leur intégration à la communauté d’agglomération, devenue Toulouse Métropole, ils ont perdu des jours de RTT et des jours fériés, sans pour autant acquérir certaines primes des éboueurs de Toulouse. Aujourd’hui, ils perdent 90 euros par mois, soit 1 000 euros par an.
Aussi, depuis le 16 mars, à l’appel du syndicat FAFPT (Fédération autonome de la fonction publique territoriale), c’était la grève, quasiment à 100 % pour ceux du matin, à 50 % pour ceux du soir. Même des chefs y participaient. Au dépôt d’En Jacca, ils se relayaient jour après jour et les discussions allaient bon train. Certaines voitures klaxonnaient au passage pour exprimer leur solidarité. Le métier est dur et il faut sortir par tous les temps, sans même de tenue ou de chaussures de rechange.
La réponse de Toulouse Métropole, dont le président est le maire de Toulouse, de droite, a été le plus grand mépris et une plainte auprès du tribunal de grande instance d’abord, puis du tribunal administratif, sous prétexte que les éboueurs bloquaient les camions et que ce serait illégal.
La détermination des travailleurs était forte. Dans les communes où ils assurent la collecte des déchets, les containers ont commencé à déborder et les sacs-poubelles à s’entasser. Des mairies ont essayé de faire appel à des sociétés privées. Très rapidement, après discussions, les travailleurs appelés par celles-ci n’insistaient pas.
Vendredi 3 avril, les représentants de Toulouse Métropole ont présenté un protocole d’accord : pour bénéficier des primes des éboueurs de Toulouse, il faut être au régime indemnitaire dit 80-20 ou y adhérer individuellement. Autrement dit, 80 % de la prime sont effectivement versés, mais les 20 % restants sont au bon vouloir de la direction. Pour l’obtenir, il faut être obéissant, ne commettre aucune erreur, n’être jamais en retard ni malade. Et tous les nouveaux recrutés ne bénéficieront pas de certaines primes.
Comme dit l’un des grévistes : « On a perdu une bataille mais pas la guerre ; on a gagné pour les jeunes qui sont au 80-20. » Ils sont une quarantaine sur la centaine d’éboueurs que compte le site de Colomiers.