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- Lutte ouvrière n°2436
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Dans les entreprises
Dim, La Halle, André... : des milliers de licenciements
La vague de licenciements se poursuit. Fin mars 2 150 salariés du transporteur Mory-Global étaient jetés à la rue, avec la mise en liquidation de l’entreprise. Ils rejoignaient à Pôle emploi les 2 800 salariés de Mory-Ducros licenciés à peine deux ans avant. Maintenant 400 salariés de Dim, dont 160 à l’usine d’Autun qui en emploie encore un millier, voient leur emploi menacé par la décision de HanesBrands (HBI), le groupe textile américain propriétaire des marques Dim, Playtex et Wonderbra.
Depuis plusieurs années, les salariés de Dim sont les pions d’un Monopoly financier entre des fonds d’investissement et des repreneurs industriels. Ainsi en 2006, après déjà la suppression de 450 emplois en France, Dim était racheté par un fonds d’investissement américain qui s’empressait de fermer la dernière usine de lingerie en France pour la délocaliser en Roumanie. En 2014, le fonds d’investissement américain revendait Dim pour 400 millions d’euros au groupe HBI, qui vient de décider de continuer à tailler dans les effectifs.
Dans un autre domaine, celui du prêt-à-porter, des milliers de salariés du groupe La Halle (aux chaussures et aux vêtements) et du chausseur André craignent eux aussi de perdre leur emploi. Cela fait suite à la décision du propriétaire, le groupe Vivarte qui possède aussi Naf Naf, Chevignon et Kookaï, de fermer des boutiques et de supprimer du personnel, le plus souvent à temps partiel. Les syndicats avancent le chiffre de près d’un magasin La Halle sur trois fermé, soit de200 à 250 sur 600, et de 1 900 postes supprimés. Chez André un tiers à un quart des 160 boutiques fermeraient et 200 à 250 postes seraient supprimés.
Plus de 2 000 personnes seraient ainsi jetées sur le pavé, soit presque la moitié des salariés des deux enseignes. Le groupe serait en difficulté du fait des choix du nouveau patron, décidé à vendre plus cher pour attirer de nouveaux clients. Mais ces nouveaux clients ne sont pas venus et les anciens sont partis… Et c’est aux salariés, en rien responsables de ces choix dits stratégiques, que le patron présente la note.
Ainsi, d’André à Dim, en passant par la Halle, près de 2 500 salariés perdent leur emploi en une semaine, venant s’ajouter aux millions de chômeurs dans le pays. Rien n’arrête cette déferlante de licenciements déguisés en plans dits sociaux, départs volontaires et départ en pré-retraite. Quant au gouvernement qui nous parle de reprise, il n’y croit même pas puisqu’il admet qu’elle ne s’accompagne d’aucun recul du chômage, dont les chiffres ne font qu’augmenter.