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- Lutte ouvrière n°2436
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Bus de Moulins : grève victorieuse des conducteurs
En grève depuis le 27 mars, les conducteurs de bus de l’agglomération de Moulins ont poursuivi leur mouvement, qui s’est renforcé à partir du 1er avril.
Le lendemain, les grévistes, avec banderoles et drapeaux, allaient assister à l’élection du nouveau président du conseil départemental. C’était l’occasion de faire connaître leur mouvement à tous les élus.
Reçus par un conseiller technique de la communauté d’agglomération de Moulins, ils constataient que ce monsieur avait bien du mal à comprendre leurs conditions de travail. Sur les salaires, il se bornait à justifier les primes plus élevées des cadres « parce qu’ils ont fait plus d’études » ! Or c’est justement sur cette différence de primes entre cadres et conducteurs que portait la revendication de 45 euros par mois de rattrapage pour les conducteurs.
L’arrivée de la DRH pour participer aux négociations était l’occasion d’aborder le paiement des jours de grève. La direction ayant mis huit mois à réagir sur le problème des inégalités de primes, elle était bien responsable de la grève et c’était donc à elle de la payer.
Le vendredi 3 avril, les élus de l’agglomération vinrent à leur tour en visite, mais c’était pour dire qu’ils en discuteraient en réunion mais qu’ils ne pouvaient intervenir dans les questions salariales.
Quant au directeur régional, après avoir beaucoup tergiversé et s’être abrité derrière de prétendus blocages juridiques, il semblait prêt à céder aux revendications… pour changer d’avis quelques heures plus tard et se contenter de proposer 0,3 % d’augmentation tout de suite et 0,2 % en septembre, soit à peine plus de sept euros mensuels.
Évidemment, tous les grévistes refusèrent et décidèrent de continuer la grève après le week-end de Pâques.
Le mardi 7 avril, dès 6 h 30, avec l’aide de l’union locale CGT, aucun bus ne sortait du dépôt et les grévistes étaient encore plus nombreux et déterminés.
Au téléphone, le directeur local déclarait vouloir négocier, tout en envoyant un huissier qui ne put que constater que le dépôt n’était pas bloqué et que les bus auraient pu circuler si quelqu’un avait voulu les conduire.
Devant l’importance de la grève, ce qui n’était pas possible le vendredi le devenait le mardi, et la direction proposait finalement un total d’augmentation atteignant 52,50 euros net mensuels, soit un peu plus que ce que réclamaient les grévistes.
Au bout de dix jours de grève, c’est donc une victoire pour les grévistes, qui ont obtenu l’augmentation et, plus important encore aux yeux de tous, sont parvenus à faire reculer la direction. C’est donc dans l’allégresse générale que la reprise du travail a été décidée.