Renault Douai : cadeaux pour les VIP, sacrifices pour les ouvriers01/04/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/04/Renault_Douai_2015-03-31_1-1.JPG.420x236_q85_box-2%2C0%2C3998%2C2248_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Douai : cadeaux pour les VIP, sacrifices pour les ouvriers

Mardi 31 mars, le parking de Renault Douai, dans le Nord, était squatté par cinq hélicoptères. Ils étaient là pour transporter les VIP venus essayer le futur Espace, véhicule « haut de gamme » qui sera vendu entre 35 000 et 50 000 euros.

Illustration - cadeaux pour les VIP, sacrifices pour les ouvriers

À 1 000 euros l’heure de vol, cela sonnait comme une provocation pour les ouvriers. D’abord, le groupe, qui a versé 560 millions d’euros aux actionnaires et qui vient de passer les revenus du PDG Carlos Ghosn de 2,67 millions en 2013 à 7,2 millions en 2014, a refusé toute augmentation générale des salaires au personnel.

Mais en plus, à l’usine de Douai, la direction vient d’annoncer des nouvelles mesures qui vont toutes aggraver les conditions de travail. Sous prétexte que les commandes affluent, Renault Douai met en place des heures supplémentaires obligatoires pour l’équipe d’après-midi.

Ainsi, une semaine sur deux, il faudra partir à 22 h au lieu de 20 h 40. Et cela pendant huit semaines, jusqu’aux congés… Comme si on n’était pas déjà suffisamment fatigués en fin de poste ! Mais ce n’est pas tout : la direction cherche des volontaires pour des samedis travaillés. Elle propose, pour ceux qui se montreraient « coopératifs » une prime de 210 euros qui serait « peut-être » versée en juillet. Même pas de quoi se payer un quart d’heure d’hélicoptère !

Renault fait donc le choix de surexploiter son personnel au lieu d’embaucher. Les embauches prétendument programmées dans le groupe Renault ne concernent pas Douai, paraît-il, tant que « les personnels détachés dans les autres usines du groupe ne sont pas revenus ». Mais c’est la direction qui a tout fait pour les pousser au détachement !

En attendant, 500 intérimaires sont dans l’usine, des jeunes qui savent déjà qu’ils ne seront pas embauchés, mais à qui Renault demande, ainsi qu’aux embauchés, de travailler toujours plus vite… Mais les conditions de travail sont telles que des centaines de véhicules s’accumulent en retouche. À certains endroits, on ne peut même plus circuler entre les voitures attendant les retouches.

Voilà la face cachée du « haut de gamme ». Mais du haut d’un hélicoptère, ça ne se voit pas…

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