PSA Peugeot Citroën Sevelnord – Hordain : trois jours de grève pour les salaires01/04/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/04/Sevelnord2_01.04.2015.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C450%2C253_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Peugeot Citroën Sevelnord – Hordain : trois jours de grève pour les salaires

L’usine de Sevelnord à Hordain dans le Nord, filiale de PSA, s’apprête à produire un nouveau véhicule utilitaire en plus des deux actuels, l’un pour PSA et l’autre pour Toyota. Mercredi 25 mars s’ouvraient les négociations salariales. Les 2 700 travailleurs de l’usine ne se faisaient pas d’illusions car, dans le reste du groupe, la direction générale avait proposé zéro euro d’augmentation générale des salaires, et des augmentations individuelles pour un nombre extrêmement faible de salariés.

Illustration - trois jours de grève pour les salaires

La direction de Sevelnord a suivi la direction du groupe, y compris dans l’argumentation : les prix à la consommation auraient baissé en 2014, donc pas d’augmentation générale des salaires ! Les travailleurs devraient se contenter d’une enveloppe d’augmentations individuelles représentant 1,2 % de la masse salariale. Pour les quatre principaux dirigeants du groupe, Tavarès en tête, ces arguments ne valent plus, puisqu’ils ont eu une augmentation de 86 % en 2014.

Le mécontentement était palpable dans les ateliers. Mercredi 25 après-midi, 300 travailleurs ont défilé dans les ateliers pour réclamer 300 euros d’augmentation générale pour tous, lors d’une grève appelée par la CGT. Dans un premier temps, sous la pression générale, le SPIE, syndicat proche du patron, ainsi que FO ont suivi le mouvement en réclamant que le budget des augmentations individuelles passe à 2 %. Mais, sans surprise, ces deux syndicats ont abandonné le mouvement dès le vendredi 27 mars au matin.

Près de 700 travailleurs sur les deux équipes ont participé à la grève, malgré les tentatives d’intimidation et les manœuvres de la direction bloquant les grévistes à l’extérieur des bâtiments et enfermant à l’intérieur ceux qui ne se déclaraient pas en grève. Il n’empêche que, pendant trois jours, l’usine a été totalement arrêtée. En effet, même les ouvriers n’osant pas se déclarer en grève n’avaient aucune envie de travailler… parce qu’ils étaient bien d’accord avec les grévistes !

La grève a tenu jusqu’au vendredi soir. Mais les tentatives de la direction avaient réussi à en écœurer plus d’un et il ne restait que 100 grévistes lundi 30 au matin. Ils ont décidé de suspendre la grève et d’appeler à des débrayages de deux heures en fin d’équipe.

Dans cette usine où les grèves et les débrayages sont rares, cette grève est un signe encourageant pour l’avenir et montre que les travailleurs acceptent de moins en moins les sacrifices qu’imposent les accords de compétitivité.

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