Moulins : grève des conducteurs de bus01/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2435.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Moulins : grève des conducteurs de bus

Depuis vendredi 27 mars, les chauffeurs de bus de l’agglomération de Moulins, dans l’Allier, sont en grève.

Cela fait plusieurs semaines qu’ils se mobilisaient pour leurs salaires et leurs conditions de travail. À l’initiative de la CGT, ils ont commencé par faire circuler une pétition signée par la quasi-totalité des chauffeurs. Ils réclamaient une augmentation de la valeur du point (de 8,83 euros à 10,05 euros), la fin de l’inégalité des primes entre cadres et conducteurs (170 euros pour les uns, 35 pour les autres), l’amélioration des conditions de travail. En même temps, le syndicat CGT déposait un préavis de grève.

La direction de RATP Dev, qui a la concession du transport urbain à Moulins, refusait tout en bloc. Pourtant, elle-même avait annoncé que les résultats 2014 étaient bons (+11,90 % de voyageurs et + 8,3 % des recettes). Elle a aussi touché du gouvernement environ 75 000 euros de CICE. Elle envisage aussi l’achat de trois nouveaux bus d’ici à 2017, c’est donc qu’elle pense que les perspectives sont prometteuses. Les conducteurs estiment donc qu’ils ont aussi droit à une augmentation car, si le transport urbain s’améliore, c’est d’abord grâce à leur travail.

Au cours d’une réunion avec les délégués syndicaux, jeudi 26 mars, la direction concédait une augmentation mensuelle de 2 euros de la prime de nettoyage, c’est-à-dire moins qu’une aumône !

Cela déclenchait la colère des conducteurs qui décidaient la grève pour le lendemain avec piquet de grève devant le dépôt. Le vendredi matin, 29 des 39 chauffeurs étaient en grève. Les bus sortaient au compte-gouttes.

Samedi 28 mars, la grève s’organisait pour le début de la semaine suivante.

Lundi 30 mars, la grève et le blocage des bus continuaient. Mais la direction restait sur ses positions et voulait même revenir sur le 1 % d’augmentation annuelle minimum obtenu par une grève des années auparavant. Elle ne proposait que 0,7 % pour l’année. Les grévistes, eux, exigeaient une augmentation mensuelle d’au moins 45 euros. La direction se lamentait, disant que si elle donnait cela, il faudrait fermer l’agence en… 2019 (sans doute une nouvelle annonce de la fin du monde !).

La communauté d’agglomération, dirigée par le maire UMP de Moulins, se manifestait, l’un de ses conseillers demandant aux grévistes : « Est-ce que conduire un bus dans l’agglomération justifie un tel salaire ? » Autant dire qu’il n’y avait aucun soutien à en attendre.

Mardi 31 mars, jour prévu des NAO (négociations annuelles obligatoires), les négociations étaient finies avant d’avoir commencé, les grévistes ne voulant plus de discussions avec un sourd.

Le moral est au beau fixe et le mouvement continue.

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