Japon : Hausse des salaires : pas de quoi monter au mont Fuji01/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2435.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Japon : Hausse des salaires : pas de quoi monter au mont Fuji

Mercredi 18 mars, lors du shunto, traditionnelle négociation du printemps, trois des plus grands groupes japonais ont annoncé des hausses de salaires un peu supérieures à celles des années précédentes. Chez Toyota, elles seraient de l’ordre de 31 euros par mois, la plus forte augmentation depuis dix ans. Chez Nissan, les salaires devraient augmenter en avril de 85 euros au maximum, en intégrant les hausses liées à l’ancienneté.

Dans la réalité, les hausses ne devraient concerner que les salariés en CDI et à temps plein des grands groupes, soit à peine un cinquième des travailleurs du pays. Les « temporaires » – 39 % du total – n’y auront pas droit, pas plus que les salariés des PME. D’après Rengo, la principale confédération syndicale du pays, les hausses moyennes devraient se limiter à 19 euros par mois dans les grandes entreprises.

Le patronat présente ces hausses comme un geste de générosité faisant suite aux demandes répétées du gouvernement Abe. En réalité, ce sont les grandes entreprises qui bénéficient à plein des largesses gouvernementales, à commencer par des réductions d’impôt sur les sociétés, et de la baisse du cours du yen qui a permis de relancer les exportations.

Seule une fraction des salariés va bénéficier de ces augmentations très limitées compensant à peine la hausse du taux de TVA entrée en vigueur en avril 2014. Il n’y a pas de quoi écorner les bénéfices record des grands groupes de l’archipel. La direction de Toyota a rejeté les demandes pourtant limitées des syndicats maison, dont le montant était estimé à 156 millions d’euros, mais elle prévoit d’ores et déjà plus de 20 milliards d’euros de profits cette année.

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