Espagne, élections régionales anticipées en Andalousie : le coup de bâton au Parti populaire ne suffit pas.01/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2435.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne, élections régionales anticipées en Andalousie : le coup de bâton au Parti populaire ne suffit pas.

Nous publions ci-dessous des extraits de l’éditorial des bulletins d’entreprise de nos camarades de Voz Obrera :

« Le mécontentement populaire contre ceux qui ont été aux manettes des coupes budgétaires contre la population, des licenciements, des expulsions locatives, des bas salaires, de la corruption, etc., s’est exprimé en Andalousie. Les résultats des élections ont été un coup de bâton bien mérité pour le PP (Parti populaire). Après des années d’attaques incessantes contre les travailleurs et les classes populaires, menées à l’échelle de tout le pays par Mariano Rajoy et ses gouvernements municipaux et régionaux, le PP a perdu plus de 500 000 voix à ces élections au Parlement andalou, ne gardant que 33 parlementaires sur les 50 précédemment obtenus.

Ciudadanos, un nouveau parti de droite, qui passe pour être une sorte de sous-marque du PP, lui a volé des voix en menant campagne contre la corruption. En deux semaines les médias l’ont valorisé et il a obtenu 9 parlementaires.

Du côté de la gauche, le PSOE, qui s’attendait à un recul plus important, n’a perdu que 4 % des voix (environ 120 000), et a maintenu ses 47 députés. Cela signifie que la manœuvre de Susana Díaz, la présidente socialiste sortante du gouvernement d’Andalousie, consistant à anticiper les élections pour prendre de vitesse ses rivaux, a relativement réussi. Elle a fait campagne en expliquant qu’elle avait su s’opposer au gouvernement central de Rajoy en freinant les coupes budgétaires et en maintenant les services publics, en critiquant la politique d’austérité et en s’engageant à continuer dans cette voie. Ce n’est pas la réalité car le gouvernement régional a procédé à des coupes budgétaires dans l’éducation, où 4 500 professeurs se sont retrouvés au chômage ; dans la santé aussi le manque de personnel est criant. Le mécontentement des classes populaires est profond, mais Susana Diaz se justifie en expliquant que les coupes budgétaires venaient de Madrid et qu’on ne pouvait pas faire mieux.

(…)

Ce qu’il y a de plus positif dans ces élections, c’est l’expression plus radicale du mécontentement qui s’est exprimé avec Podemos, qui a obtenu 15 députés avec presque 15 % des voix. Un mécontentement qui s’exprime aussi par le vote pour Izquierda unida [IU, la Gauche unie, coalition regroupant le Parti communiste et diverses formations en majorité issues de sa mouvance]. IU a obtenu 7 % des voix et 5 députés. Mais elle a néanmoins payé sa politique de soutien au gouvernement régional socialiste. »

Depuis, des négociations ont commencé pour constituer une majorité et le nouveau gouvernement d’Andalousie. Mais la défense des intérêts des classes populaires de la région ne viendra pas de simples succès électoraux ou de manœuvres politiciennes. Et nos camarades de conclure :

« Les élections sont un thermomètre de la situation et de ce que pensent les gens, et rien de plus (…). Seule la mobilisation sociale et la lutte des travailleurs pourront freiner les coupes budgétaires, les licenciements et le chômage. Et nous ne devons pas nous faire d’illusions sur tous ceux qui ne se réclament pas des travailleurs et des classes populaires. C’est pourquoi nous avons besoin, plus que jamais, de construire une organisation des travailleurs, capable d’utiliser sans ambiguïté les élections pour dénoncer le capitalisme et la dictature des banquiers et des capitalistes, et propager la perspective du socialisme. »

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