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Leur société
Valls dans l’Aisne : mensonges à la campagne comme à la ville
Campagne électorale oblige, Valls et une brochette de ministres se sont rendus en grande pompe vendredi 13 mars à Laon, dans l’Aisne, pour annoncer un « plan ruralité » contre l’enclavement des territoires ruraux : une cinquantaine de propositions allant du maintien de stations-service à l’équipement des zones blanches en réseau téléphonique et Internet. Les deux chantiers principaux, selon lui, seraient le développement des maisons de service public et la lutte contre les déserts médicaux.
Valls a même annoncé la création d’ici 2017 de 1 000 « maisons des services au public » (MSP), censées regrouper des services administratifs, EDF, GDF, CAF, SNCF, Pôle emploi, etc. On parle d’utiliser pour cela les bureaux de poste. Mais, comme les autres services publics, La Poste a déjà fermé de nombreux bureaux dans les villages. Si ces MSP paraissent aujourd’hui nécessaires, c’est parce que les services qui existaient auparavant sur tout le territoire ont été progressivement réduits. Ce gouvernement n’a pas plus que ses prédécesseurs l’intention d’enrayer le phénomène : les MSP, créées par une loi de 2000, n’étaient qu’un peu plus de 300 en 2013, date à laquelle le gouvernement avait annoncé la création de 1 000 nouvelles structures. Valls ressort donc une promesse qui n’a jamais été tenue, alors que depuis 2000 les fermetures de services publics de proximité, elles, se sont bien poursuivies. C’est donc une sorte de promesse rechargeable et éternelle.
Valls s’est également vanté d’engager la lutte contre les déserts médicaux, en soutenant la création de maisons de santé qui regroupent plusieurs spécialités médicales. Mais dans le même temps, dans les hôpitaux, on ferme des services et des lits. Et même si des maisons de santé vont être créées ici ou là, il s’agira de lieux de consultation et de soins courants, qui ne remplaceront pas les services hospitaliers supprimés.
Pour toutes ces mesures, le gouvernement avance le chiffre de un milliard d’euros. Mais il ne dit pas d’où viendra ce milliard, s’il arrive. Il y a toutes les raisons de penser qu’une bonne partie du financement reposera sur les collectivités locales, à qui on retire des moyens.
Le plan du gouvernement pour la ruralité, c’est d’abord beaucoup de vent à la veille des élections départementales.