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Dans les entreprises
Securitas direct : coup de colère
Securitas Direct, entreprise de télésurveillance des logements de particuliers, occupe 7 000 travailleurs dans le monde, 1 300 en France.
Si l’entreprise sécurise bien le profit des actionnaires, comme partout, cela se fait sur le dos des salariés. Ainsi les salaires des techniciens de terrain sont à peine au-dessus du smic et, pour obtenir un salaire correct, il faut réaliser des objectifs qu’on ne peut atteindre qu’en faisant des horaires à rallonge et en avançant les dépenses d’essence, remboursées… plusieurs mois après. Il y a bien une carte d’essence, mais elle est bloquée à 150 euros par mois.
À cela s’ajoute, pour certains travailleurs du site de Châtenay-Malabry, une inquiétude quant à la délocalisation, que la récente émission Cash Investigation sur France 2 n’a fait que renforcer. En effet l’usine Samsonite, une des cibles de l’émission, a été fermée par le même fonds d’investissement qui possède Securitas Direct !
Il y a quelques semaines, la simple distribution d’un tract de la CGT s’était traduite par l’annonce d’une prime de 100 euros, alors que le mois précédent la direction se lamentait sur les objectifs non tenus. Cela a donné des idées à des techniciens, montés au siège de Châtenay-Malabry et rejoints par des salariés du site. La semaine du 9 au 11 mars, ils ont fait grève à une centaine. Au bout de trois jours, la direction a dû s’engager à ne pas démarrer les négociations annuelles à moins de 2 % d’augmentation de la masse salariale, à conserver sur le site les activités opérationnelles et à payer les trois jours de grève.
Au lendemain de la grève, le directeur est passé dans les bureaux pour saluer tout le monde, mais cela ne suffit pas à amadouer les travailleurs, qui comptent bien se faire entendre lors des discussions sur les salaires.