Le PS en campagne : seul argument, la peur du FN…18/03/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/03/p3.jpg.420x236_q85_box-0%2C262%2C1575%2C1148_crop_detail.jpg

Leur société

Le PS en campagne : seul argument, la peur du FN…

Dans la campagne des élections départementales, le PS craint à juste titre de payer l’écœurement des électeurs populaires en perdant des centaines de postes d’élus et des départements entiers. D’après Le Canard enchaîné, Valls a expliqué à des socialistes, lors d’une réunion le 24 février dernier : « Sur l’économie, on n’a pas de succès véritables. Ce n’est donc pas là-dessus que l’on fera se déplacer les électeurs de gauche », ajoutant : « Alors que sur la République et la laïcité, on peut les mobiliser ». Valls a donc axé sciemment toute la campagne du PS sur la peur de l’ampleur du vote pour le FN.

Illustration - seul argument, la peur du FN…

Ce calcul politicien montre, s’il le fallait, que, loin de partager avec bien des travailleurs la crainte de ce parti nuisible pour les classes populaires, Valls ne voit dans le FN qu’un des paramètres sur lesquels agir afin de rester au pouvoir.

Ce chantage fait aux électeurs de gauche, sur le thème : « malgré votre colère, vous êtes obligés de voter pour nous », n’est pas seulement ignoble d’hypocrisie. Il est aussi néfaste, car il sème la division parmi les travailleurs. Qu’ils soient électeurs de gauche, abstentionnistes ou encore tentés par le vote FN, la plupart des travailleurs partagent la même colère contre les lois antiouvrières du gouvernement Hollande, les cadeaux au patronat, l’arrogance des politiciens et leur mépris social. Ils se retrouvent divisés par leurs propres illusions électorales, qu’elles les poussent à voter malgré tout pour la gauche ou qu’elles les poussent à croire à un nouveau démagogue. Tout cela fait le jeu de partis qui, les uns comme les autres, n’ont rien à voir avec les intérêts du monde du travail.

Le PS ne protégera personne de l’extrême droite. Le FN, s’il arrivait au pouvoir, ne vengerait personne de la politique antiouvrière du PS, il la poursuivrait et l’aggraverait en se soumettant aux diktats des capitalistes !

Les militants et les travailleurs qui craignent le FN ne doivent pas tomber dans ce piège. Combattre Marine Le Pen et sa démagogie ne passe pas non plus par le vote pour cette gauche de gouvernement. Le carburant du FN est avant tout la politique antiouvrière de Hollande et Valls et le reniement de leurs promesses. C’est donc en affirmant leur rejet de ces politiciens au service de la bourgeoisie et en combattant réellement leur politique qu’ils pourront trouver l’oreille des travailleurs, au moment où ceux-ci sont écœurés au point de se tourner vers leurs pires ennemis. Il faut redonner, à tous ceux que la situation désespère et rend fatalistes, espoir dans leur capacité à lutter pour changer les choses.

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