Groupe Safran : mécontentement sur les salaires18/03/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/03/safran_p13.jpg.420x236_q85_box-0%2C54%2C580%2C381_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Safran : mécontentement sur les salaires

Le groupe Safran, fusion de Snecma et Sagem, est devenu depuis sa privatisation un des champions du Cac 40. Les bénéfices s’envolent, dans cette entreprise dont l’activité est essentiellement centrée sur l’aéronautique.

Illustration - mécontentement sur les salaires

La direction générale a publié, à grand renfort de publicité, ses résultats pour 2014. Plus de 2 milliards d’euros de bénéfices ont été réalisés. Ils ont quasiment triplé depuis la crise de 2007-2008.

Au même moment, un peu partout dans le groupe, les négociations salariales débutaient. Les propositions de la direction ont choqué les travailleurs, considérées comme de véritables provocations tellement elles sont ridicules face aux profits en hausse incessante.

Dans presque toutes les sociétés de Safran, les directions annoncent des augmentations générales proches de 0 %. À la Snecma, une réaction de dégoût, dans un premier temps, a laissé place à une volonté de ne pas laisser faire sans réagir.

Les réflexions vont bon train, comme par exemple : « Si nous ne faisons rien, on n’aura pas plus », ou « Ces augmentations, c’est du foutage de gueule », ou encore « Nous n’avons pas d’autre choix que de réagir ».

Après une heure d’information syndicale payée très suivie dans les centres de Corbeil et de Gennevilliers, des débrayages d’une heure organisés par l’ensemble des syndicats ont eu lieu une semaine plus tard dans tout le groupe Snecma et sur l’ensemble des centres Safran. Ils ont regroupé près de 8 000 travailleurs.

Fait notable : la participation à ces différents mouvements de nouveaux embauchés ouvriers, et également d’ingénieurs au centre de Villaroche, qui tiennent à montrer leur désaccord avec la politique salariale. Même ceux qui ne viennent pas aux débrayages protestent et ronchonnent auprès de leur hiérarchie.

Le mécontentement est d’autant plus présent que la direction s’apprête a reverser environ 40 % des dividendes aux actionnaires. Une coquette somme de 800 millions d’euros.

La proposition de faire grève plusieurs heures, voire la journée, pour se retrouver tous les centres confondus au siège de Safran, a été lancée lors du dernier débrayage, jeudi 5 mars. Elle semble faire son chemin dans les têtes.

La direction a déjà fabriqué un foyer de mécontentement avec ces brindilles d’augmentation. Elle va peut-être aussi fournir l’étincelle qui mettra le feu aux poudres.

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