Dubaï : les gratte-ciel et ceux qui les construisent18/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2433.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Dubaï : les gratte-ciel et ceux qui les construisent

Mardi 10 mars, des centaines d’ouvriers travaillant sur un des plus grands chantiers de Dubaï, à deux pas du plus grand centre commercial et de la plus haute tour du monde, se sont rassemblés et ont perturbé la circulation quelques heures.

Ils protestaient contre une baisse de leur salaire due au non-paiement des heures supplémentaires. Leur patron, une multinationale spécialisée dans la construction d’ensembles de gratte-ciel luxueux, leur verse en effet moins de 150 euros par mois pour 48 heures de travail par semaine. Avec les heures supplémentaires et les primes, les salaires – quand ils sont payés – sont un peu plus élevés.

Des responsables de la police et du ministère du travail sont intervenus immédiatement promettant aux manifestants d’enquêter sur les pratiques de leur employeur. Sauf qu’il n’y a pas de salaire minimum, syndicats et grèves sont interdits dans ce pays. Mais les autorités redoutent la contagion.

Dans la seule ville de Dubaï, on recense aujourd’hui 30 milliards de dollars de projets immobiliers en cours et un demi-million d’ouvriers venus pour les réaliser. Au-delà des ouvriers du bâtiment, ce sont des hommes et des femmes originaires notamment du Pakistan, du Bangladesh ou des Philippines qui font tourner tous les rouages de l’économie, des transports à la restauration en passant par l’essentiel des emplois de bureau et l’éducation des enfants des citoyens de Dubaï. La main-d’œuvre étrangère est toujours sous la menace de l’expulsion en cas de perte de son travail ou de brouille avec son employeur, mais elle représente maintenant plus de 80 % de la population.

Cette force de la classe ouvrière, dans une ville symbole de la démesure du capitalisme, est aussi une réalité.

Partager