PSA Peugeot-Citroën : c’est reparti comme en (CAC) 4011/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2432.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Peugeot-Citroën : c’est reparti comme en (CAC) 40

Le 23 mars prochain, le groupe automobile PSA sera réintroduit dans le CAC 40 qu’il avait quitté en 2012. À cette époque, la direction prétendait que l’entreprise était au bord du gouffre. Elle pleurait sur les ventes de voitures en baisse, par rapport à des années où elles avaient battu des records historiques. Une grande partie des pertes affichées provenaient en fait de la dépréciation estimée des usines et autres actifs.

Aujourd’hui, à l’inverse, le groupe annonce 905 millions de bénéfices et une augmentation des ventes de véhicules dans le monde. Selon la vieille maxime « qui paye ses dettes s’enrichit », le groupe a dégagé des milliards pour se désendetter : il n’a plus que 548 millions de dettes, contre 4,18 milliards fin 2013 ! Mieux, sa trésorerie a encore grossi de deux milliards. Que PSA affiche des pertes ou que le groupe publie des bénéfices, la fortune des Peugeot, les principaux actionnaires, n’a jamais été inquiétée ni écornée.

En revanche, la situation des travailleurs a réellement changé chez PSA. Depuis 2012, la direction du groupe a multiplié les attaques, allant de la suppression de 11 200 emplois et la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois aux accords de compétitivité imposant le gel des salaires, entre autres, pour tous les travailleurs. Car ce que recherchent les patrons de PSA, c’est accroître l’exploitation pour améliorer leur marge de profits, même dans un contexte de crise économique. C’est ce qu’exprime Carlos Tavares, le PDG, quand il affirme : « Au lieu du volume, ce qui m’intéresse, c’est la marge unitaire de chaque voiture vendue. » Et ce gain de productivité a été payé par les cadences folles, les heures supplémentaires éreintantes, les troubles musculo-squelettiques (TMS) de plus en plus fréquents.

Et, pour couronner le tout, le gouvernement a servi des millions à PSA. Le groupe a touché l’an dernier 108 millions de l’État au titre du CICE (Crédit d’impôt compétitivité emploi). Un comble, alors que PSA a supprimé des emplois par milliers !

En début d’année 2015, les quatre principaux dirigeants ont arrosé les bons résultats du groupe en se votant une augmentation de salaire de 86 %. Leur rémunération globale est passée de 3,8 millions d’euros en 2013 à 7,1 en 2014, alors que les salaires ouvriers sont bloqués pour la troisième année consécutive.

Le retour dans le CAC 40 pour PSA, c’est en quelque sorte le retour en ligue 1 après un bref passage en deuxième division. Mais si c’est une bonne nouvelle pour les actionnaires, la bonne nouvelle pour les travailleurs serait la reprise du cours des luttes pour que, comme le dit l’Internationale, « les (40) voleurs rendent gorge ».

Partager