Pieux Ouest – Notre-Dame-d’Oé (Tours) : la grève a fait reculer le patron11/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2432.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pieux Ouest – Notre-Dame-d’Oé (Tours) : la grève a fait reculer le patron

Installée à Notre-Dame-d’Oé aux portes de Tours, Pieux Ouest est une entreprise du BTP qui réalise des fondations spéciales. Sur ses 37 travailleurs, les deux tiers sont intérimaires, les chefs d’équipe et conducteurs de travaux étant les seuls à bénéficier d’une embauche en CDI.

Lundi 2 mars, douze de ces travailleurs « embauchés » se sont mis en grève pour réclamer l’augmentation de la prise en charge de leurs frais de déplacement. Toucher 73 euros par jour pour des déplacements en région parisienne est bien insuffisant pour faire face aux frais d’hébergement et de restauration : les grévistes revendiquaient que cette prise en charge passe à 95 euros. Ils réclamaient également un treizième mois indépendant des critères de performance.

Que cette poignée de travailleurs osent se lancer dans la première grève qu’ait connue Pieux Ouest depuis sa fondation en 1979, c’est plus que ne pouvaient en concevoir les patrons, quand bien même les grévistes ne revendiquaient guère que l’alignement sur les conditions en usage dans bien des entreprises du BTP.

Sorti de sa retraite, le fondateur de Pieux Ouest, Max Goudenège, est venu au piquet de grève rappeler l’origine familiale de l’entreprise, et faire pression, en invoquant les risques que la grève ferait courir à l’entreprise. Les militants CGT de la Construction ont répondu que, loin d’être sur la paille, la famille propriétaire s’était constitué une rente très confortable, investissant dans la spéculation immobilière l’argent accumulé sur le dos des travailleurs.

Après avoir déjoué une première tentative de les faire reprendre sur la base d’un protocole où les patrons récupéraient d’une main ce qu’ils cédaient de l’autre, les grévistes ont finalement voté vendredi après-midi 7 mars la reprise du travail.

Ils obtiennent 132 euros mensuels de plus pour subvenir à leurs frais de déplacement, et une prime annuelle équivalant à un demi-mois de salaire. La reprise se fait donc sur la satisfaction partielle des revendications. Mais la plus grande victoire pour ces travailleurs, c’est, en dépit de leur petit nombre et de tous les obstacles, d’avoir osé relever la tête.

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