- Accueil
- Lutte ouvrière n°2432
- Guadeloupe : procès de deux militants de Combat Ouvrier et Rebelle
Leur société
Guadeloupe : procès de deux militants de Combat Ouvrier et Rebelle
Le 3 mars a eu lieu le procès en appel de deux militants de Combat Ouvrier, organisation trotskyste antillaise, Sony Laguerre et Raphaël Cécé. Ils sont aussi animateurs d’un petit journal étudiant et lycéen, Rebelle. En première instance, ils avaient été condamnés à cinq et huit mois de prison avec sursis pour avoir prétendument brutalisé des policiers et tenu des propos soi-disant menaçants envers eux. Ces incidents dataient du 18 mai 2012.
Ce jour-là, les « rebelles » étaient venus accompagner une de leurs camarades, une lycéenne, convoquée au commissariat sur plainte abusive d’un proviseur. La police avait alors chargé brutalement les jeunes sans aucune raison.
Lors du procès en appel, le procureur a réclamé trois mois avec sursis contre les deux. Le délibéré sera rendu le 21 avril au tribunal de Basse-Terre.
Près de 120 personnes étaient venues soutenir nos camarades, dont plus de 50 lycéens et étudiants liés au journal Rebelle. De 14 à 22 heures, ils ont lancé des slogans, battu du tambour, chanté devant le palais de justice de Basse-Terre. Et, pour que la moitié d’entre eux puisse entrer dans la salle d’audience, ils ont dû l’imposer aux policiers et à certains magistrats, qui ne voulaient accorder l’accès qu’à un nombre très restreint. La CGTG, l’UGTG, SOS-Basse-Terre-Environnement, Têt Kolé (une association d’émigrés haïtiens), le FKNG de Luc Reinette, plusieurs dizaines d’étudiants de Martinique, ont apporté leur soutien.
Le plus important est que les deux militants de Combat Ouvrier et les jeunes de Rebelle ont pu démontrer que ce procès était politique. Il s’inscrit dans une série de mesures répressives tentant de faire taire le journal contestataire qui dénonce bien des injustices. De plus, Raphaël et Sony, en tant que militants de Combat Ouvrier, affichent ouvertement leurs idées communistes révolutionnaires.
C’en était trop pour le rectorat, certains proviseurs, la police et la justice coloniales. Mais, le 3 mars, c’est le procès de ces derniers qui a été fait. La mobilisation et le retentissement qu’il a suscités en Guadeloupe ont levé un coin du voile sur les injustices vécues par la jeunesse en général et les ravages causés par le chômage.