Les travailleurs étaient d’autant plus choqués par ces propositions que leurs salaires sont bas, le smic ou, pour ceux qui ont un peu d’ancienneté, à peine plus. Même pour qui toucherait l’augmentation individuelle, avec un salaire de 1 400 euros net, cela ne fait jamais que 14 euros de plus. On comprend leur colère.

À Marignane, les travailleurs de Daher ont débrayé massivement et se sont rassemblés à une centaine dans l’usine principale de Airbus Helicopters et à une centaine sur le site de Marlog, à la sortie de Marignane.

Des représentants des syndicats FO et CGT d’Airbus ont participé aux rassemblements pour soutenir leur mouvement.

Les salariés exprimaient leur ras-le-bol de ne pouvoir boucler leurs fins de mois. Ceux qui font les horaires postés touchent un peu plus, sinon ils sont contraints de venir travailler le samedi matin. Il existe de petites primes pour ceux qui contrôlent les pièces, mais tout cela mis bout à bout ne fait pas le compte.

Les NAO du 5 mars avaient lieu à Toulouse, et les travailleurs la suivaient en direct via les SMS qu’envoyaient les représentants syndicaux. Les rassemblements furent nombreux, autour de mille travailleurs à travers la France, dont 300 à Tarbes. À l’issue du débrayage, Daher proposait 0,7 % d’augmentation générale, et 0,6 % en augmentation individuelle, avec un système compliqué de hiérarchisation des augmentations en fonction du salaire de base.

De l’avis général, cela ne fait pas le compte. La CGT de Daher a appellé à un nouveau débrayage pour le vendredi 13 mars, rejointe par plusieurs autres syndicats. Les travailleurs à Marignane comme ailleurs se préparent à l’action. Comme disait l’un d’eux : « nous avons trop perdu, nous n’avons plus rien à perdre ».

Si Daher profite grassement de ces conditions de salaire et de travail, la direction d’Airbus en est largement bénéficiaire, en tant que donneur d’ordres.