Airbus Nantes : les débrayages se poursuivent11/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2432.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus Nantes : les débrayages se poursuivent

Depuis le vendredi 27 février, à l’usine Airbus de Nantes, les débrayages d’une heure par équipe pour les salariés en 2x8 se poursuivent, à l’appel de la CGT et de la CFDT.

À chaque débrayage, ce sont entre 300 ou 350 travailleurs syndiqués ou non, parfois aussi en 3x8 ou en équipe régulière, qui disent haut et fort à la direction qu’ils refusent la modification des horaires qu’elle tente de faire passer en force. Cela représente environ plus de la moitié des 1 400 salariés travaillant en équipes, 2x8 ou 3x8, essentiellement à la production.

Cette modification des horaires reviendrait à avoir moins de souplesse pour arriver ou repartir de l’usine et surtout obligerait les salariés concernés à quitter le travail une heure plus tard le vendredi pour compenser la pause repas, rallongée de douze minutes par jour.

L’annonce passe d’autant plus mal qu’Airbus décide au même moment un gel des embauches pour deux ans, à Nantes mais aussi à Saint-Nazaire, ainsi que le licenciement du tiers des 300 intérimaires en poste actuellement à Nantes. Cela veut dire aussi une exploitation accrue, car les cadences sont en hausse.

Pour l’instant, seuls deux syndicats minoritaires dans l’entreprise, la CGT et la CFDT, sont clairement contre cette décision de la direction et appellent à ces débrayages. Les autres syndicats majoritaires, principalement FO, avec la CFTC et la CGC, dits « l’Entente », ne se prononcent pas sur cette modification des horaires et n’appellent pas aux débrayages. Cela n’étonne pas car leur politique, en général, consiste à être systématiquement du côté du patron.

De son côté la direction affirme, dans un courrier de trois pages adressé à chaque salarié, son intention de passer en force en invoquant la concurrence internationale et en disant qu’elle n’a pas d’autre choix que « d’optimiser la compétitivité, notamment au niveau du temps de travail ».

Cela renforce l’idée que seule la grève peut l’arrêter dans ses attaques. Aujourd’hui, elles ne visent qu’une partie des salariés de l’entreprise mais, demain, elles concerneront les cadres comme c’est déjà annoncé, et après, tous les autres ?

Les salariés grévistes, dont beaucoup de jeunes récemment embauchés pour qui c’est le premier mouvement, ne baissent pas les bras et sont plutôt fiers de débrayer. On voit aussi dans les débrayages des syndiqués, et même quelques délégués FO qui commencent à reprocher à leur direction syndicale de ne pas y participer.

Mardi 10 mars, les deux équipes, matin et après-midi, se sont retrouvées à environ 500 à débrayer de 12 à 14 heures, devant les portes de l’usine, pour un casse-croûte et une prise de parole, où les syndicats ont proposé de poursuivre. Faire reculer la direction est difficile, beaucoup en sont conscients et pensent qu’il faudrait que le mouvement s’étende. Mais, dès à présent les grévistes ont gagné d’avoir changé l’ambiance. Les discussions vont bon train notamment sur les profits de l’entreprise qui explosent pour les actionnaires et les grands dirigeants, alors qu’on demande toujours plus de sacrifices aux salariés.

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