ACI Villeurbanne : débrayages réussis pour l’emploi11/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2432.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ACI Villeurbanne : débrayages réussis pour l’emploi

Lundi 2 mars, en même temps qu’à l’usine Renault Le Mans, les travailleurs de l’entreprise ACI Villeurbanne – filiale de Renault – ont été très nombreux à débrayer deux heures par équipe pour réclamer le maintien de tous les emplois sur place, l’arrêt du chômage partiel et des mutations sur d’autres usines Renault. La production et la livraison des pièces ont été bloquées pendant une journée.

Voilà en effet des mois que la direction organise du chômage partiel et fait pression pour que les travailleurs acceptent de partir au Mans ou à Flins, c’est-à-dire à plus de 500 kilomètres de chez eux. Après les ouvriers à qui on a fait miroiter des aides pour le logement et les voyages, ça a été le tour des techniciens de maintenance puis des petits chefs. Tous se sont entendu dire qu’à Villeurbanne « il n’y avait plus d’avenir ». Le problème, c’est que la plupart de ces compagnons ont plus de 50 ans. Personne n’a envie de s’éloigner de sa famille et encore moins de déménager pour recommencer une vie ailleurs.

Pour faire passer ses mesures, la direction de Villeurbanne a prétexté une baisse des commandes et des activités. C’est vrai, mais cela n’est pas le fait du hasard : depuis plusieurs années elle ne crée plus de nouvelles lignes de production et se contente de faire tourner des lignes qui arrivent petit à petit en fin de vie. Dans la tête de beaucoup de travailleurs, c’est un moyen de vider l’usine.

Sentant l’inquiétude et le mécontentement monter chez les travailleurs, la direction a annoncé le transfert sur Villeurbanne de 14 postes pris sur l’usine du Mans. Déshabiller Le Mans pour faire semblant d’habiller Villeurbanne ne résout rien. Beaucoup de grévistes pensent qu’il n’est pas question de faire les frais des réorganisations de Renault au Mans et à Villeurbanne, qu’on peut maintenir tous les emplois sur les deux sites en prenant sur les deux milliards de bénéfices réalisés par Renault en 2014. Et puisque Ghosn a récemment annoncé qu’il envisageait de produire davantage de voitures en France les années prochaines, certains disent qu’il y a de quoi créer un surcroît d’activités à Villeurbanne.

Même si un débrayage ne suffira pas à obliger les directions de Villeurbanne et du Mans à changer leurs plans, les grévistes étaient satisfaits d’avoir réagi et montré qu’ils ne se laissent pas diviser.

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