En quinze ans, les 3 Suisses se sont débarrassés de milliers de salariés : en les licenciant, en ne remplaçant pas les départs en retraite ou alors en externalisant et revendant les services. Après avoir saucissonné le groupe en entreprises aux conventions et noms différents, la direction attaque les travailleurs les uns après les autres. Actuellement, ce sont les secteurs de la relation clientèle, du postage, de la photo numérique et du catalogue Vitrine magique ainsi que des salariés de 3 Suisses Belgique qui sont dans le viseur.

La manifestation a été une réussite, ne serait ce que parce que des salariés des différentes entités se sont retrouvés, venant y compris de Belgique et d’autres entreprises, comme La Redoute. Les slogans, des pancartes comme « Nos vies valent plus que leurs profits » ou « Il ne sert à rien, il nous coûte cher, licencions notre actionnaire » animaient la manifestation.

Jusqu’en janvier 2014, la famille Mulliez, qui possède Auchan, Décathlon, Norauto, Flunch, etc. était actionnaire minoritaire du groupe 3 Suisses. Elle a depuis revendu ses parts. Mais, en gardant la propriété de nombreux bâtiments pour lesquels les 3 Suisses continuent de verser des loyers, la famille Mulliez continue de toucher les profits réalisés sur le dos des salariés. Celui qui est devenu l’actionnaire unique du groupe est le multimilliardaire Otto, une des premières fortunes allemandes, dont le groupe Otto est le deuxième vendeur mondial par Internet, après Amazon.

Les travailleurs ont donc toute légitimité pour exiger que personne ne se retrouve sur le carreau.